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VIOLENCE POLITIQUE ENTRE 2021 et 2024 AU SÉNÉGAL : Juan Branco s’en prend à l’élite bourgeoise de Pastef et exhorte Ousmane Sonko à se départir des pressions et à prendre ses responsabilités




 
 
Lors d’une déclaration publique en prélude à son procès d’hier, l’avocat franco-espagnol Juan Branco, visé par une procédure disciplinaire engagée par le barreau de Paris, a appelé, avant hier, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko à «prendre ses responsabilités» pour que justice soit rendue aux victimes des violences politiques survenues entre 2021 et 2024. Dans une déclaration d’une rare intensité, il dénonce l’inaction du bureau du procureur de la Cour pénale internationale (Cpi) et fustige l’attitude des élites sénégalaises, accusées de protéger les responsables du régime déchu de Macky Sall.
 
 
 
Alors le parquet de Dakar, sous la houlette du nouveau ministre de la Justice, a engagé les auditions dans le cadre de l’enquête sur les violences politiques survenues entre 2021 et 2014 au Sénégal, et au moment où l’opposition accuse le pouvoir de préparer une justice des vainqueurs, un «joueur» du camp de l’actuel pouvoir ne semble pas convaincu de la bonne volonté des autorités sénégalaises à faire toute la lumière sur ces malheureux événements.
En effet, dans une sortie inattendue, l’avocat de Ousmane Sonko, fidèle à son ton provocateur et à son sens aigu du symbole, a choisi de s’adresser directement au cœur du pouvoir sénégalais. Son message, à la fois politique et moral, s’apparente moins à une critique isolée qu’à un véritable appel à la responsabilité adressé à Ousmane Sonko lui-même. «Il n’y a au Sénégal qu’une autorité politique légitime qui a la force suffisante pour exiger que justice soit faite. Et celle-ci est aujourd’hui Premier ministre. Il s’agit d’Ousmane Sonko».
C’est par ces mots, lourds de sens et de défi, que Juan Branco a interpellé, dans une déclaration publique, le chef du gouvernement sénégalais. L’avocat, connu pour son engagement dans plusieurs dossiers internationaux sensibles, relance ainsi le débat sur la question de la justice pour les victimes des répressions politiques ayant marqué les années 2021 à 2024 au Sénégal.
 
 
 
Un appel solennel à la rupture du silence
 
 
 
Dans un ton incisif, Juan Branco a pointé du doigt le «silence» prolongé d’Ousmane Sonko sur la question des morts lors des manifestations contre le régime de Macky Sall. Selon lui, deux ans après l’alternance politique de mars 2024, «aucun travail de lutte contre l’impunité n’a été mené».
L’avocat déplore la paralysie du bureau du procureur de la Cour pénale internationale (Cpi), qu’il accuse de ne plus répondre «ni aux sollicitations des victimes, ni à celles de la société civile». Il estime que, faute d’une action judiciaire nationale, la Cpi aurait dû s’emparer du dossier au titre du principe de complémentarité, afin de poursuivre «les responsables étatiques» — qu’ils soient sénégalais ou étrangers — impliqués dans la répression meurtrière des manifestations.
 
 
 
«Une impunité construite par les élites»
 
 
 
L’avocat, qui dit représenter plusieurs victimes sénégalaises, accuse frontalement les anciennes autorités de Macky Sall d’avoir organisé et exécuté «des plans criminels» pour réprimer la contestation. Mais il s’en prend également à une partie de la classe dirigeante actuelle, qu’il qualifie d’«élites bourgeoises de Dakar» cherchant à «construire une impunité» et à «freiner le respect des volontés populaires».
Pour lui, ces élites, qui avaient tenté «jusqu’au dernier moment d’éviter le changement», continuent aujourd’hui d’entraver le processus de justice et de réforme. En conséquence, il en appelle directement à Ousmane Sonko, qu’il considère être désormais le seul à pouvoir débloquer la situation et imposer une véritable politique de vérité et de justice.
Le chef du gouvernement, qui s’est construit comme symbole de résistance à la répression, ne peut, selon l’avocat, se contenter de tourner la page sans rendre justice. «Les résistances qui lui sont posées au sein de l’appareil politique», a-t-il averti, «doivent être débloquées».
Le message est clair : l’histoire jugera le Premier ministre non seulement à l’aune de ses réformes économiques ou sociales, mais surtout à celle de sa capacité à rendre justice aux victimes du passé.
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
(Correspondant permanent en France)
 
 
LES ECHOS


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