Le Conseil constitutionnel a déjà mis en place un système de vérification des parrainages et n’attend que le jour-j pour démarrer les travaux de vérifications. Des travaux auxquels seront invités, comme «observateurs», des «personnalités indépendantes», dont l’expertise en matière juridique, électorale et informatique est reconnue de tous.
C’est à croire que le Conseil constitutionnel veut être irréprochable lors de la présidentielle de 2019. Ainsi, sur la question de la vérification des parrainages, en plus d’un système de vérification informatique, déjà mis en place, la haute juridiction entend faire participer des personnalités neutres à la vérification. «Le Conseil constitutionnel invitera, en qualité d’observateurs, lors des séances de vérification des listes déposées par les candidats, des personnalités indépendantes dont la compétence est reconnue, notamment en matière juridique, électorale ou informatique», a révélé hier, Pape Omar Sakho, président des «7 sages». Qui renseigne que par la décision N°1/2018 du 23 novembre 2018, le Conseil constitutionnel a mis en place un dispositif de vérification (informatique) des parrainages, avec des modalités de fonctionnement bien définis.
«L’accès à l’information devient un droit, mais également un enjeu…»
C’est dans ce souci de transparence et d’accessibilité, que la haute juridiction a mis en place un site Internet, conseilconstitutionnel.sn, lancé officiellement hier. Un site qui va permettre «de faciliter l’accès aux informations qu’il produit» et sera «une source d’informations officielles, viables et facilement accessibles», selon Pape Omar Sakho. «Ceux qui le souhaitent y trouveront, dans un langage clair et simple, une réponse à l’ensemble des questions qu’ils pourraient se poser sur le fonctionnement, les attributions et les décisions rendues par le Conseil constitutionnel en toute matière et à toute époque», précise-t-il. Pour le patron du Conseil constitutionnel, disposer d’un site internet est d’autant plus pertinent que, non seulement «notre Constitution a élevé à la dignité de liberté fondamentale le droit à l’information», mais aussi «l’accès à l’information devient un droit, mais également un enjeu pour l’émergence d’une société citoyenne, responsable et confiante en ses institutions». Dès lors, «dans la perspective de l’élection présidentielle de février 2019, le Conseil constitutionnel a jugé nécessaire de mettre l’accent sur la communication…». Surtout si l’on sait qu’en raison du «contexte actuel», à la veille de la présidentielle de 2019, «une place importante est consacrée aux activités du Conseil, dans sa mission de garant de la régularité des élections nationales et des consultations référendaires dont il proclame les résultats».
Venu présider le lancement du portail internet du Conseil constitutionnel, le ministre de la Justice s’est félicité de cette démarche de l’institution, consistant à «s’ouvrir à l’opinion publique, à savoir les journalistes, les acteurs politiques, la société civile, les étudiants et tous les citoyens». En ce sens, il souligne : «il arrive des moments où le Conseil se déclare incompétent, et que les gens se demandent pourquoi (…). Cette perception du Conseil résulte de l’ignorance ou de l’insuffisante connaissance que certains ont (du Conseil constitutionnel)».
Mbaye THIANDOUM