C’est mal parti entre le Conseil constitutionnel et le Front de l’opposition qui dit ne rien savoir du processus mis en place pour la vérification des fiches de parrainages. Dès lors, elle exige la transparence, sans quoi, elle ne reconnaîtra pas les résultats livrés par les «7 sages».
Alors que les candidats à la présidentielle, du moins leurs mandataires, vont bientôt défiler devant les «7 sages» pour la vérification de leurs fiches de parrainage, l’opposition réunie autour du Frn décèle et dénonce le manque de transparence dans le processus. «Nous avons été informés de la convocation des représentants de candidats membres de notre Front pour la vérification des dossiers de parrainage déposés. Nous attirons votre attention, d’une part, sur notre méconnaissance de la procédure de vérification retenue par votre institution et, d’autre part, sur le fait qu’aucun des candidats de l’opposition ne dispose du fichier électoral devant servir de base à ladite vérification», ont déclaré Decroix et Cie, dans une note adressée au président Pape Oumar Sakho. Mieux, le Frn menace tout bonnement de ne pas reconnaître les conclusions des vérifications, si les choses restent en l’état. «Il va de soi que dans ces conditions, les résultats des vérifications effectuées ne sauraient nous engager», dit-il. Tout en disant compter sur la «pleine conscience» que le patron du Conseil constitutionnel a de sa mission, laquelle, précisent les opposant, «suppose une stricte impartialité».
Les exigences du Front pour accepter tout contrôle
En attendant, le Front s’organise à sa manière. Ainsi, il «demande à tous les candidats de se rendre, autant que possible, personnellement à l’audition programmée pour leur entité respective». Pour ceux qui seront présents, il leur est recommandé de «réclamer la mise à disposition par le Conseil constitutionnel du fichier devant servir de base au contrôle de leur dossier avant toute instruction (…) et une information préalable et complète sur la procédure de contrôle». Et si la haute juridiction rejette leurs exigences, le Front ordonne à ses membres «de refuser tout résultat d’un contrôle obtenu sans mise à disposition du fichier et information préalable sur la procédure de contrôle à laquelle les candidats sont soumis. Par conséquent, d’émettre les plus fermes réserves sur les résultats consignés». La lettre signée par le coordonnateur du Front est endossée par Ousmane Sonko, Cheikh Hadjibou Soumaré, Malick Gakou, Boubacar Camara, El Hadj Issa Sall, Mamadou Lamine Diallo, Aïssatou Mbodji, Papa Diop, Khalifa Ababacar Sall, Karim Meïssa Wade, Moustapha Guirassy, Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Bougane Guèye Dany, Amsatou Sow Sidibé, Mansour Sy Jamil.
Mbaye THIANDOUM