
La Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp) en a assez. Saër Seck et son équipe déplorent, sans langue de bois, la problématique des reports des matchs pour des raisons diverses (meeting politique, combat de lutte, concert). Face à cette situation, la Ligue Pro indexe l’Etat du Sénégal.
Saër Seck est formel. Le football professionnel au Sénégal «sans sponsors ou partenaires n'aura plus de sens. C’est ce qu’il a révélé au sortir de la réunion du Comité directeur de la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp). A l’en croire, plus de 1500 emplois risquent de disparaître, si l'État du Sénégal ne vole pas au secours de sa structure. «Depuis que le football du Sénégal existe, on n’a jamais eu de droit de télé pour l'accompagnement des acteurs. Cette année, on a eu le soutien de Startimes qui n'arrive toujours pas à s'installer légalement au Sénégal», explique Saër Seck, très irrité par cette situation qui risque de plomber le championnat. «Si notre partenaire n'a pas ce qu'il attend de nous, il devra quitter le pays. S’il a déjà renvoyé quelques membres de son équipe en Côte d’Ivoire, c’est un signe de retour. Ce qui n'est pas à notre avantage», assure le président de Diambars.
«Si ça reste comme ça, ce sera difficile d’organiser le football au Sénégal»
Si la Ligue Pro n’a plus de sponsors, le football professionnel n'existera plus au Sénégal. Ce sera la mort du football au Sénégal puisqu’ils n’auront plus de ressources nécessaires pour couvrir les masses salariales. «Si ça reste comme ça, le football deviendra impossible à organiser dans ce pays. La place du football doit être respectée», dit-il. La problématique du report de match a été notamment évoquée par le président de la Lsfp, qui déplore l'usage des stades à des fins extra sportives. Au total, pas moins de six rencontres ont déjà été reportées depuis le début du championnat, pour des raisons diverses (meeting politique, combat de lutte, concert etc.). «On ne peut pas comprendre que ce sport passe derrière les autres activités, c’est inacceptable et ça ne peut pas continuer», tape-t-il du poing sur la table. Et d’enfoncer le clou : «il est inconcevable qu’à la veille d’un match de football, on nous dise qu’il n’y a pas de sécurité ou qu’il y a un concert de musique ou d’autres activités qui empêchent le championnat de se dérouler correctement».
«La priorité des infrastructures doit rester au football»
Convaincu que l’Etat du Sénégal fait beaucoup d’efforts concernant les infrastructures sportives, le patron de la Ligue Pro l’a pourtant indexé et l’invite a plus d’équité. «On ne peut pas vouloir que le football se développe dans notre pays, sans qu’il y ait de ressources financières, après toutes ces difficultés. Nous sommes obligés d’en appeler au chef de l’Etat et de manière à ce qu’il se saisisse de ces questions. La priorité des infrastructures doit rester au football», martèle-t-il.
Marieme NDIAYE