En cette période marquée par une tension politique, l’Eglise appelle au calme. Hier, elle a appelé les candidats à plus de retenue pour préserver la paix sociale dans notre pays, en cette veille d’élections présidentielles. Pour l’Archevêque de Dakar, qui appelle les populations au calme et à la retenue, la violence doit être évitée. Monseigneur Benjamin Ndiaye invite par ailleurs les acteurs politiques à éviter certains vices qui affaiblissent la démocratie et qui pourraient mettre en danger la paix sociale.
«Tout engagement politique véritable est une forme éminente de charité par laquelle nous devons œuvrer pour préserver la cohésion sociale et la paix». C’est la conviction de l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, qui faisait face à la presse, hier. L’homme de Dieu, eu égard à la tension politique notée ces derniers jours, avec les appels à la violence tous azimuts, invite tout le monde à savoir raison garder. Il invite les populations au calme et à plus de sérénité devant les enjeux des élections présidentielles. «Dans la diversité des choix, sachons rester sereins. Que nos pensées, paroles et gestes créent une mentalité et une culture de paix, de l’atmosphère de respect, d’honnêteté et de cordialité. Nous en appelons à la conscience citoyenne de tous, surtout les acteurs politiques, pour adopter des comportements responsables véridiques, en vue d’une élection crédible, transparente et paisible. Par la même occasion, nous invitons tous les candidats à inscrire en priorité dans leurs programmes, au-delà des rivalités politiques, le respect de l’autre et de la communauté, la vérité, la justice, la promotion du bien commun, dans l’intérêt de tous les citoyens», déclare-t-il.
«Défendre ses intérêts et ses convictions, en le faisant en toute urbanité dans le respect des autres»
Monseigneur Benjamin Ndiaye poursuit, en indiquant qu’il est possible de défendre ses intérêts et ses convictions, en le faisant en toute urbanité dans le respect des autres. «C’est une compétition dont les véritables acteurs sont les citoyens. Les populations qui vont décider en toute liberté et souveraineté qui va les diriger demain et nous leur devons respect». Aux acteurs politiques, l’Archevêque d’envoyer un message fort et riche en conseils. «L’activité politique est un service qui ne saurait souffrir d’aucun des maux et vices : la corruption sous ses différentes formes d’appropriation indue des biens publics ou d’instrumentalisation des personnes, la négation du droit et le non-respect des règles communautaires, l’enrichissement illégal, la justification du pouvoir par la force ou le prétexte arbitraire de la raison d’Etat. La tendance à s’accrocher au pouvoir, la xénophobie et le racisme, le refus de prendre soin de la terre, l’exploitation illimitée des ressources naturelles en raison du profit immédiat, l’incitation à la violence, l’absence de vérité et de charité dans les propos, l’inexistence de perspectives pour la promotion et l’insertion des jeunes», laisse-t-il entendre.
Pour ajouter : «ces vices, nous dit le pape François, affaiblissent l’idéal d’une authentique démocratie et mettent en danger la paix sociale. La noblesse de toute activité politique repose sur les valeurs suivantes : le respect fondamental de la vie, de la liberté et de la dignité de la personne ; le souci de la crédibilité et de la paix sociale ; la promotion du dialogue, de la paix et du dialogue social ; l’engagement pour la justice ; le respect réciproque ; la sincérité ; l’honnêteté et la fidélité ; le respect de toute discrimination sociale». Le débat, demandé par la population depuis très longtemps, est, d’après l’Archevêque, une belle initiative. «Je pense que c’est un vrai jeu démocratique et les citoyens ont besoin d’être éclairés sur les programmes qui vont être présentés durant ces jours-ci», a conclu Monseigneur dans son message.
Khadidjatou DIAKHATE