Suite et pas fin... Si Diagna Ndiaye et ses équipes ont tenté la semaine dernière d’apporter un démenti aux accusations de Barthélemy Dias portant sur un montant de 80 milliards pour l'organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 ainsi que sur l’héritage olympique, ce dernier ne les a pas ratés lors de son point de presse ce mardi. Celui qui se considère toujours comme le maire de Dakar persiste dans sa logique.
Barthélémy Dias s’en est vertement pris à Diagna Ndiaye sans le citer et aux membres du Comité d’organisation des jeux olympiques de la jeunesse qu’il appelle les copains et les coquins. «J'ai décidé de parler parce que pour ceux qui pensent que Barthélemy Dias n’est plus le maire de Dakar et qu’ils pourront se permettre de faire ce qu'ils, ils se trompent lourdement". Barth d’assurer qu’il va les hanter : «je serai l’absent le plus présent dans vos rêves et je serai l’absent le plus présent dans vos cauchemars».
Dias jure qu’il ne laissera à personne le soin de se promener avec 11.200.000 euros, (environ 80 milliards Cfa), entre copains et coquins. «Trop c'est trop ! Voici des gens qui ont 80 milliards. Pour les billets d'avion et la nourriture liés à ces jeux, ils comptent dépenser une vingtaine de milliards. Ce sont les villes qui candidatent et non les pays. C’est Dakar qui a candidaté. Donc Dakar a le droit de demander où se trouve l’héritage de Dakar. Je vous demande si, oui ou non, vous avez 80 milliards pour organiser ces jeux. Je rappelle que dans l’organisation de ces jeux, l’Etat du Sénégal et la ville de Dakar mettront de l’argent sur la table. J’ai par conséquent le droit de vous demander où se trouve l’héritage de Dakar. Je veux aussi des éclaircissements sur les 20 milliards prévus pour les billets d’avion et la restauration. J’aimerais savoir quelles sont les sociétés qui seront impliquées dans tout cela».
"Est-ce trop demander d’aménager un parcours sportif sur la corniche des Hlm, le boulevard de la Gueule-Tapée et l’extension de la Vdn 3?"
Le maire de Dakar de questionner le Comité d’organisation sur les projets que la Ville lui a soumis. Rappelant qu'à Dakar, il n’y a qu’un seul parcours sportif, Barthélémy Dias de lâcher : «en quoi est-ce qu’aujourd’hui c’est trop demander d’aménager un parcours sportif sur la corniche des Hlm, un parcours sportif sur le boulevard de la Gueule-Tapée et un parcours sportif sur l’extension de la Vdn 3 pour un coût de 10 milliards ?" Sans attendre de réponse, Dias se veut clair : «nous ne sommes pas des mendiants, nous exigeons le respect et particulièrement du Cnoss parce que ce cirque va arrêter".
«Si nous n’arrivons pas à parler d’héritage ici, nous allons nous faire entendre à l’étranger»
Dans la foulée, Barthélémy Dias dit à qui veut l’entendre que personne ne peut l’intimider ou l’impressionner, ‘’surtout quand ce sont des gens qui ne méritent pas la considération’’. «Je le dis, je le répète, au nom de la ville de Dakar, nous allons parler d’héritage et si nous n’arrivons pas à parler d’héritage ici, nous allons nous organiser pour nous faire entendre à l’étranger parce que nous savons ce que représente le monde olympique. Alors ces copains, ces coquins qui sont ici et qui pensent qu’ils vont faire ce qu'ils veulent, je leur demande de déchanter. Ce n'est pas la réfection ou la réhabilitation de la piscine olympique du Point E et du stade Iba Mar Diop qui est l’héritage olympique».
Le maire de Dakar d’informer qu’il se rendra à l’étranger pour faire son plaidoyer. «Je communiquerai à l’étranger en anglais et en français. Il faut que le monde comprenne définitivement que la médiocrité ne peut pas être nègre et l’excellence être hellène. Quand ce sont les blancs qui organisent des Jeux olympiques, il n’y a pas de scandale tout se passe normalement et les gens ont le droit de parler d’héritage, mais dès que c’est en Afrique, chez les noirs, on considère que nous n’avons pas le droit de rêver...Au nom de quoi les blancs ont le droit de rêver et nous les noirs? Dakar n’a pas candidaté pour organiser des Jeux olympiques de la jeunesse. Ce n’est pas pour des réfections et des réhabilitations».
"Nous exigeons un héritage et c’est la raison pour laquelle Dakar a candidaté"
Sur l’aspect sportif des jeux, Barthélémy Dias s’en prend à Diagna Ndiaye et à son équipe. «Je terminerai en mettant l’accent sur les ligues et les fédérations. Elles ne se sont pas aplaties, pour ne pas dire qu'elles n'ont pas encore été apprivoisées ou domestiquées. Qu’elles me disent en quoi est-ce qu'elles ont été impliquées dans l’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 en termes de budget, en termes de formation...etc. Ça n’existe pas et la preuve, vous avez tous vu le palmarès du Sénégal lors des derniers Jeux olympiques de Paris on est parti à Paris on est revenu avec 0 médaille. Vous savez pourquoi ? parce qu'il n'y a pas de politique sportive, il n’y a pas d’économie du sport, il n’y a absolument aucune volonté d’essayer. À ces gens du Comité national olympique sportif sénégalais, je leur dis que tout dépend d'eux, ou bien ils entendent ce que je leur ai dit ou bien le monde m’entendra parce que je ne vous laisserai pas avec 80 milliards de francs vous promener, dépenser 20 milliards de billets d’avion de restauration, me dire que les fédérations ce n’est pas votre problème. Nous ne cherchons pas à gérer à la place de ceux qui vont gérer. Nous ne cherchons pas à mettre la main sur l’argent, ça ne nous intéresse pas ; nous exigeons un héritage et c’est la raison pour laquelle Dakar a candidaté. Quand un maire signe à partir de la prison, c'est qu'on lui a vendu un héritage et cet héritage-là, il ne serait question de le remettre en cause parce qu'il y a une brochette de copains et de coquins qui ont décidé que soi-disant la ville de Dakar n'a pas la prétention de pouvoir espérer avoir un héritage».
Sans citer encore Mamadou Diagne Ndiaye, Barthélémy Dias dit ne pas souhaiter polémiquer avec certaines personnes ‘’par rapport à la mémoire de feu Ousmane Tanor Dieng’’. Mais, avertit-il, ‘’si les personnes me poussent à bout, je me battrai pour leur faire comprendre qu’ils ne m’impressionnent pas’’.
Marième NDIAYE
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