La décision de Khalifa Sall de soutenir un membre de l’opposition, s’il n’est pas candidat, sera décalée d’un jour. La Cour de justice de la Cedeao ne s’est pas prononcée, hier, sur la requête de l’ex-maire de Dakar; c’est aujourd’hui qu’elle le fera. Déjà, la Cour a rejeté l’exception d’incompétence soulevée par l’agent judiciaire et s’est déclarée compétente, avant de donner rendez-vous aux parties, aujourd’hui, pour son délibéré sur la mesure provisoire concernant la possibilité de Khalifa Sall d’être candidat.
La Cour de justice de la Cedeao a joué les prolongations dans l’affaire Khalifa Sall. Alors que tout le monde attendait sa décision, les juges de la juridiction sous-régionale ont donné rendez-vous à toutes les parties, ce jour 8 février, pour le délibéré. En fait, la Cour de justice va se prononcer sur la demande de mesures provisoires soulevée par les avocats de l’ex-maire de Dakar. Car, Mes Ciré Clédor Ly et Demba Ciré Bathily, qui représentent leur client à Abuja, ont interpellé ladite juridiction sur l’opportunité de prendre des mesures provisoires permettant à Khalifa Sall de participer à l’élection présidentielle. C’est donc sur ces mesures provisoires que la nouvelle Cour, qui est installée il n’y a pas longtemps, devra se prononcer aujourd’hui. C’est dire que Khalifa Sall peut toujours «espérer». Par ailleurs, d’autres demandes ont été faites dans la requête et sur lesquelles la juridiction sous-régionale va statuer le 18 février prochain. En fait, le 18 février est la date légale pour la Cour de statuer sur cette affaire, au vu du délai d’un mois imparti après la notification par le greffier de la requête de Khalifa Sall aux avocats de l’Etat. Mais, elle constitue une date impossible pour la défense qui tient à ce que l’ex-maire de Dakar puisse être candidat, aussi utopique cela puisse être.
Mais, avant que les parties n’évoquent la question des mesures provisoires, la Cour de justice de la Cedeao a tranché sur l’exception soulevée par l’agent judiciaire de l’Etat et ses avocats. Ils avaient en effet soutenu que la Cour n’était pas compétente pour connaître de l’affaire en se fondant sur le fait qu’il s’agit d’une affaire tranchée par une juridiction interne et surtout le Conseil constitutionnel. Et donc, pour l’agent judiciaire de l’Etat, la requête doit être déclarée irrecevable. Cette question discutée amplement, la Cour s’est retirée pour délibérer. Au final, elle a jugé qu’elle était bel et bien compétente et que la requête de Khalifa Sall était recevable. Une manche donc de gagnée pour Khalifa Sall.
La bataille pas encore gagnée
Toutefois, dans le camp de l’ex-maire de Dakar, on n’est pas très optimiste. «Je crains que la Cour, pour éviter d’installer le désordre dans le pays, décide de ne pas nous donner gain de cause. C’est vous dire que ce n’est pas encore gagné. Elle peut aussi couper la poire en deux. Mais elle doit dire le droit, parce que cela va faire jurisprudence», nous confie un des conseils de Khalifa Sall.
Alassane DRAME