Le siège de 8ème vice-président de l’Assemblée nationale va échapper à Pape Diop, si l’Assemblée nationale suit la volonté des femmes parlementaires. Ces dernières réclament, sans concession, le respect de la parité. Or, si la loi est appliquée dans toute sa rigueur et que la majorité maintienne son équipe actuelle dans le bureau, ce qui est prévu, le poste de 8ème vice-président va être occupé par une femme. Et Pape Diop va perdre son fromage.
Après le départ de son président Me Madické Niang, le groupe parlementaire «Liberté et Démocratie» risque d’être secoué à nouveau. Et cette fois, c’est Pape Diop qui pourrait trinquer. Il risque tout bonnement d’être éjecté de son siège de 8ème vice-président du Parlement. En effet, si le leader de Bokk Gis-Gis a pu accéder à ce poste, c’est parce que la parité n’avait pas été respectée. Le groupe «Liberté et Démocratie», qui devait proposer une femme, après avoir été coincé par la majorité, s’était cramponné au choix déjà fait sur Pape Diop, qui a cinq (5) députés dans la coalition. Finalement, les deux camps avaient trouvé un gentleman agreement, au détriment des femmes ; et en violation de la loi sur la parité.
L’affaire évoquée en réunion de bureau jeudi dernier
Mais, cette fois-ci, la gent féminine du Parlement ne compte pas se laisser faire. Pour la composition du prochain bureau prévu demain, les femmes exigent l’application à la lettre de la parité intégrale homme-femme. D’ailleurs, la question a été largement évoquée lors de la rencontre tenue le jeudi dernier. Et l’Assemblée, du moins la majorité, va visiblement se plier à la volonté des femmes et respecter la parité au sein du prochain bureau de l’Assemblée nationale.
Aymérou Gningue lâche le secret
Dès lors, le poste de 8ème vice-président va revenir à une femme. Pape Diop va donc être éjecté, au profit d’une femme du groupe de la minorité. Et c’est d’autant plus probable que le président du groupe parlementaire de la majorité, Aymérou Gningue, contrairement aux habitudes, a fait savoir, avant l’heure, que la composition du bureau, du côté de la majorité, ne va pas changer considérablement. Dans cette composition on retrouve respectivement du 1er au 7ème vice-président : Moustapha Cissé Lô, Awa Guèye, Abdou Mbow, Aïda Sow Diawara, Abdoulaye Makhtar Diop, Ndèye Lucie Cissé, Alé Lo et Pape Diop. On voit mal la majorité (qui a 7 vice-présidents sur les 8) changer cette configuration, au risque de se retrouver elle-même dans des difficultés et calculs inextricables. Cet ordonnancement ne peut changer en réalité que si une femme passe vice-présidente. Ce qui n’est ni envisagé ni envisageable du côté de la majorité.
L’heure a-t-elle sonné pour Woré Sarr ?
Si la mjorité campe sur sa position, Woré Sarr va-t-elle enfin devenir vice-présidente ? Rien n’est moins sûr parce que Pape Diop pourrait accepter à condition d’exiger de mettre une femme de son parti à ce poste. De toute façon, les choses ne seront aisées ni pour Me Abdoulaye Wade ni pour Pape Diop.
Madické Niang parti, qui pour devenir président du Groupe «Liberté et Démocratie» ?
L’autre épine au pied du pape du Sopi est le choix qu’il devra faire sur le remplaçant de Madické Niang à la tête du Groupe parlementaire. Les possibilités sont très réduites parce qu’il n’y a pas beaucoup de personnes capables d’occuper le poste. Me Madické Niang ayant décidé de rester «député simple», Wade a deux choix : miser sur la jeunesse ou donner le poste à un allié. Si la deuxième option est exclue, la première est aussi compliquée. Toussaint Manga a le profil intellectuel et politique mais il n’est pas souple. Marie Sow Ndiaye a l’avantage d’être jeune et d’être une femme mais elle n’a pas tous les atouts pour tenir face à de redoutables parlementaires de la mouvance présidentielle rompus à la tâche et qui cassent leurs contradicteurs à chaque fois que l’occasion leur est offerte. Mais il est sûr que le choix de l’un d’eux sera le choix le plus judicieux.
Mbaye THIANDOUM