Ayib Daffé n’est pas au bout de ses peines. Le mandataire de Ousmane Sonko, qui a promis d’épuiser toutes les voies de recours qui s’offrent à lui pour que la candidature de son leader à cette prochaine présidentielle soit effective, a comptabilisé un autre rejet, hier. La Caisse de dépôts et de consignations (Cdc) a elle aussi refusé de le recevoir, contrairement à la Cena qui a laissé l’huissier faire son travail sans entrave, selon le collectif des avocats.
Après leur mésaventure à la Direction générale des Elections (Dge) et à la Direction de l’automatisation du fichier (Daf), Ayib Daffé et son huissier se sont rendus hier à la Commission électorale nationale autonome (Cena) et à la Caisse des dépôts et de consignations (Cdc). Si la Cena a eu un comportement irréprochable, pour lequel le collectif des avocats de Ousmane Sonko le remercie, ces deniers ne peuvent pas en dire autant de la Cdc. «Le collectif salue le comportement républicain de la Cena, qui a reçu l’ordonnance et a laissé l’huissier de justice faire son travail sans entrave», ont précisé les conseils de Sonko dans leur communiqué.
Le collectif fait noter que par la même occasion, «l'huissier de justice Maître Guillaume Sagna, accompagné de Monsieur Mohamed Ayib Daffé, s'est présenté à la Caisse de dépôts et de consignations pour signifier l'ordonnance rétablissant le sieur Ousmane Sonko sur les listes électorales», écrit-il. Mais, malheureusement, Ayib Daffé et son huissier ont été bloqués. «Une fois sur les lieux, l'huissier de justice et le mandataire ont été encore une fois empêchés d'accéder aux lieux par un cordon de sécurité mis en place pour les besoins de la cause».
La Cena a reçu l’huissier de justice qui lui a transmis l’ordonnance…
La défense du leader de l’ex Pastef dit dénoncer «cette autre atteinte à l'autorité de la justice par ce refus encore une fois réitéré de l'État du Sénégal de se plier aux décisions rendues par les Cours et Tribunaux de la République du Sénégal».
Selon eux, l'objectif recherché «est d'empêcher, par des voies de fait et des obstructions illégales, le candidat Ousmane Sonko de jouir de certains documents utiles au dépôt de sa candidature et ainsi, verser dans le dilatoire jusqu'à la clôture des dépôts». A en croire le collectif des avocats de Sonko, une telle démarche de la part des autorités exécutives est contraire aux valeurs de la démocratie et aux principes fondateurs d'un État de droit.
C’est pourquoi le collectif interpelle le chef de l'État qui, lors de son message à la nation du 30 juillet 2023, avait rappelé qu'il veillerait, d'ici la fin de son mandat, à ce que les décisions de justice soient exécutées. «De même, rien ne justifie que dans un Etat de droit proclamé, un huissier de justice, officier ministériel de son état, agissant dans le cadre de l'exercice de ses fonctions, en soit empêché par des agents en faction, déclarant agir sur ordre de leurs chefs. Le collectif de défense rappelle à l'État du Sénégal son devoir de respecter et de faire respecter scrupuleusement les décisions rendues par les Cours et Tribunaux, à faire preuve de grandeur et de respect des règles qui régissent l'État de droit», lit-on sur le communiqué.
Le collectif appelle aussi les autorités administratives à «observer une stricte neutralité dans l'exercice de leurs fonctions, à s'en tenir à leur serment, et à apporter leurs concours à l’exécution des décisions de justice afin que force reste à la loi. Le collectif tient à prévenir toute personne impliquée dans des faits d'entrave à l'exécution d'une décision de justice et de coalition de fonctionnaires notamment, qu'elle s'expose à des sanctions pénales privatives de liberté», conclut-il.
Ndeye Khady D. FALL









