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PROPOS CONTRE LES PRESIDENTS DU SENEGAL: Sonko... «fusillé» de toutes parts



PROPOS CONTRE LES PRESIDENTS DU SENEGAL: Sonko... «fusillé» de toutes parts
 
 
Ousmane Sonko en a pris pour son grade. Le pouvoir, ses alliés et même l’opposition ne lui ont pas fait de cadeau après la diffusion de la vidéo où il traite les chefs d’Etat sénégalais de criminels, qu’on pourrait fusiller. De Seydou Guèye de l’Apr à Babacar Gaye du Pds, en passant par Bassirou Kébé et Fatou Thiam, alliés du pouvoir, ils ont tiré à vue sur le leader de Pastef.
 
 
 
«Nos politiciens sont des criminels. Ceux qui ont dirigé le Sénégal, depuis le début, mériteraient d'être fusillés. Les fusiller ne serait pas un péché. Vous m'excuserez. (…). Le niveau de souffrance des populations, alors qu'on a un énorme potentiel et de réelles capacités dans ce pays, est inadmissible», a déclaré Ousmane Sonko, dans une vidéo qui a fini de faire le tour du net. Une vidéo, qui date certes de longtemps, mais qui suscite des réactions diverses dans le landernau politique. Des personnalités du pouvoir, surtout, mais aussi des opposants, ont tiré à vue sur le leader de Pastef.  
                                                       
 

Seydou Guèye: «J’ai vraiment froid dans le dos qu’on puisse utiliser cette catégorie d’argumentations propre aux logiques pro islamique et djihadiste»

 

 
S’indignant des propos de Sonko, Seydou Guèye n’est pas loin de le traiter de djihadiste. «Quand j’ai lu ça dans la presse, je n’en revenais pas, j’ai vraiment froid dans le dos qu’on puisse utiliser cette catégorie d’argumentations qui est spécifique et propre aux logiques pro islamique et djihadiste. Ça me semble inacceptable dans notre espace politique», a martelé le porte-parole de l’Apr et du gouvernement. Qui renchérit : «Ousmane Sonko s’était déjà fait très remarquer par sa capacité à faire de l’intoxication, à être complètement désobligeant, manquer de respect à tous, mais en arriver à ce niveau qui est le jargon habituel du terrorisme, de l’islamisme et du djihadiste, moi ça me fait froid dans le dos». Et Seydou Guèye semble si inquiet qu’il appelle à l’intervention de l’Etat. «Maintenant, il appartient à l’Etat de prendre les mesures qui s’imposent», suggère-t-il.
 
 
 
Bassirou Kébé : «Fusiller Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall est tout ce que propose Ousmane Sonko comme Solutions»
 
 
«Ma lecture au second degré du livre-programme Solutions de Monsieur Ousmane Sonko, qui est en cours, a déjà suscité en moi de fortes appréhensions sur la psychologie de celui qui aspire à diriger notre cher pays, le Sénégal. En effet, son champ lexical traduit déjà la haine, la démagogie et le populisme de cet homme qui provoque, a priori ou de prime abord, le respect et la sympathie, et a posteriori, le doute, la crainte et la peur», a déclaré d’emblée Bassirou Kébé. Et le libéral devenu allié du Président Sall de poursuivre : «ces appréhensions se confirment aujourd’hui, par ses propos qui ont choqué la grande majorité des Sénégalais et inquiètent les chancelleries étrangères qui ont compris que les pieux de la stabilité sociale au Sénégal sont la laïcité constitutionnelle et opérationnelle, la tolérance inter-ethnique, interreligieuse et inter-confrérique, la continuité de l’Etat (même si nous sommes tous d’accord qu’il faut rendre compte de la gestion des choses publiques)». En effet, Kébé ne comprend pas, «comment notre compatriote qui aspire à diriger notre cher Sénégal puisse traiter de criminels tous les anciens chefs d’Etat ainsi que leurs collaborateurs en osant même proposer qu’ils soient fusillés ?» Aussi, il ne voit pas «comment on peut accepter que quelqu’un qui cherche à incarner l’autorité suprême d’une nation, d’un État, d’une République se présente à nous comme un tueur, comme un djihadiste, au sens péjoratif ?» S’étant fait sa religion sur l’homme, le conseiller technique du chef de l’Etat assène : «Monsieur Sonko doit savoir qu’on ne gère pas une démocratie, comme le Sénégal, selon ses pulsions individuelles et un esprit de revanchard. Un Etat, c’est sérieux et le gérer nécessite une psychologie positive, des compétences et de l’expérience. Fusiller Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall est tout ce que propose Monsieur Ousmane Sonko comme Solutions. Pauvre Sonko !»
 
 
Fatou Thiam : «Ce salafiste accompli veut tromper son monde pour se mettre dans la peau du messie»
 
 
Fatou Thiam, présidente du mouvement Alur, alliée du pouvoir, l’une des premières personnes à «faire des révélations» sur Ousmane Sonko, a foncé à toute allure sur lui. «Le summum de l’arrogance et la suffisance vient d’être touchés par ce maniaque, cet homme qui souffre d’un problème existentiel, ce salafiste accompli qui veut tromper son monde pour se mettre dans la peau du messie. Avec lui, on a entendu toutes sortes d’insultes, de balivernes et de délires, mais vouloir fusiller tous les hommes politiques qui ont servi notre chère République, de l’indépendance à nos jours, relève de la démence ou de l’incarnation parfaite de la philosophie terroriste», tonne-t-elle. Et d’ajouter que Sonko maîtrisant parfaitement le «vocable spécifique aux djihadistes», «son appartenance à ce milieu puéril n’a plus besoin d’être démontré». Poursuivant, l’ancienne député libérale, connue pour ses sorties incendiaires contre Sonko, note que ce dernier vient lui donner raison, «en proposant de fusiller d’illustres personnes comme  Diouf, Wade ou encore Macky Sall». Surtout que, précise-t-elle,  Senghor et Cie qu’il veut fusiller «ont construit des écoles et payer des enseignants qui l’ont formé, des universités qui lui ont permis d’avoir des diplômes supérieurs, une prestigieuse Ecole nationale d’Administration qui l’a formé pour qu’il intègre la haute administration etc.» 
 
 
 
Babacar Gaye, Pds : «Nous ne nous laisserons pas lyncher sans raison et sans réagir»
 
 
Il n’y a pas que des gens du pouvoir et de la mouvance présidentielle qui ont tapé sur Sonko, le porte-parole du Pds s’est lui aussi joint au lynchage. «Sonko doit savoir que ses aînés ont autant de mérite sinon plus que lui. Il n’est pas le premier à être renvoyé de l’administration pour un combat politique assumé. Trop c’est trop ! Nous ne nous laisserons pas lyncher sans raison et sans réaction», a réagi Babacar Gaye sur sa page Facebook.
 
Mbaye THIANDOUM

 


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