La situation de ni paix, ni guerre entre le gouvernement et les syndicats ne laisse personne de marbre. Selon la Confédération des syndicats autonomes, pour que soit mis fin en effet à l’ébullition du front social avec le mal-vivre généralisé des travailleurs, l’Etat doit prendre ses responsabilités et respecter ses engagements vis-à-vis des travailleurs. La Csa, en toute solidarité avec les travailleurs, dénonce, dit Elimane Diouf cette ébullition du front social. «L’éducation demeure le secteur qui risque de payer un lourd tribut ces jours malgré la signature d’accords qualifiés de réalistes et de réalisables entre le gouvernement et les syndicats des enseignants. Avec des appels aux débrayages, à la grève totale ou à la marche, les enseignants attendent toujours la matérialisation des engagements pris concernant notamment les lenteurs administratives, qui sont en train de porter préjudice à la gestion de leur carrière», a fait savoir le secrétaire général de la Csa. Qui ajoute : «la question de l’augmentation significative de l’indemnité de logement en particulier et l’équité réclamée dans le traitement indemnitaire et salarial des fonctionnaires en général, exige des réponses précises et urgentes de la part du gouvernement».
Le secrétaire général de la centrale syndicale est revenu sur la situation au niveau de la Sde. Il souligne en effet que «les travailleurs de la Sde ont déposé un préavis de grève sur la table du gouvernement pour protester contre leur non-implication dans la renégociation du contrat d’affermage dans le secteur de l’hydraulique urbaine du Sénégal et de même que pour le non-respect des accords signés avec les syndicats». Sans compter les problèmes que connaissent le secteur de la santé, les collectivités locales, le nettoiement, le transport etc.
«Les paysans ne savent plus à quel opérateur se vouer»
«Là où ça fait le plus mal, c’est le secteur de l’agriculture. Les travailleurs manquent de tout, alors que le sous-secteur regorge de potentialités pour l’économie du Sénégal avec à la clé des possibilités importantes pour l’emploi des jeunes», regrette Elimane Diouf qui ajoute que «dans le secteur de l’agriculture, malgré les assurances du gouvernement et la guerre des chiffres sur le plan du financement de la campagne agricole, les paysans ne savent plus à quel opérateur se vouer. Ils peinent à écouler leurs produits par les voies officielles, mais se voient interdire l’écoulement de leur arachide dans les marchés parallèles contrôlés par des opérateurs véreux qui créent des points de vente fictifs et achètent à des prix largement en dessous de ceux officiellement fixés».
Mame Thierno SEYE (Stagiaire)