Candidat à la présidentielle du 24 février 2019, Ousmane Sonko a présenté, hier, le programme qu’il compte appliquer s’il venait à être élu président de la République. Un programme axé sur trois types de mesures. Ousmane Sonko a profité de l’occasion pour présenter son directoire de campagne.
«Jotna» ! C’est ainsi que la coalition «Sonko Président» dirigée par le candidat Ousmane Sonko a intitulé son programme politique, qu’il a dévoilé hier à Dakar. Comme pour dire que l’heure est venue pour le changement, que lui et ses partisans souhaitent tant voir s’opérer. Il s’agit d’un programme libellé sur trois axes majeurs à savoir : les institutions, les mesures économiques et les mesures sociales. Sur le premier axe, et comme il l’a toujours déclaré, Ousmane Sonko propose d’amoindrir la puissance du chef de l’État. D’abord, il promet de démissionner de son poste de chef de parti, ensuite de supprimer les fonds politiques ainsi que les «institutions budgétivores» et «inutiles», notamment le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), le Conseil économique social et environnemental (Cese), le Haut conseil du dialogue social (Hcds). Une telle mesure devra permettre, selon Ousmane Sonko, d’assurer la neutralité du président de la République, mais également une optimisation des fonds publics.
Dans l’administration publique, aucun Directeur général et aucun Directeur ne fera de la politique
Sur la justice, le leader de Pastef promet de se retirer du Conseil supérieur de la magistrature, de supprimer la tutelle du ministre de la Justice sur le parquet, mais également d’instituer un juge des libertés. L’administration publique, avec des appels à candidature pour les postes de directeur et directeur général, avec interdiction faite à ces derniers de faire de la politique, est l’autre point phare sur ce premier axe du programme.
Entouré par les leaders politiques qui ont décidé de rallier sa cause pour la présidentielle de février prochain, la président des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), qui a également dévoilé son directoire de campagne, a indiqué que son programme n’est que la continuité de son discours.
Sur les mesures économiques, Sonko et compagnie listent le secteur primaire productif, la souveraineté économique avec la renégociation des contrats, conventions et accords défavorables au Sénégal, un plan de sortie du Franc Cfa, les arts et la culture, le tissu industriel, l’économie numérique…
Troisième et dernier axe du programme «Jotna» : les mesures sociales. À ce propos, la coalition «Sonko Président» met en avant la protection sociale, notamment la santé «mère-enfant». Ainsi, il propose un congé de maternité de six (6) mois. Il y a aussi le recensement et l’identification des enfants de la rue, afin de les réinsérer dans la société via des «Daara» modernes. «Le programme ne s’éloigne pas de notre discours, depuis ces cinq dernières années. Il ne s’éloigne pas non plus des axes que nous avons développés dans notre livre-vision que nous avons présenté aux Sénégalais, il y a quelque temps», a-t-il déclaré pour commencer.
En marge de cette activité, le président de la coalition «Sonko Président» a été auditionné par le collectif Auchan Dégage. Ledit collectif, dans sa recherche de candidat à soutenir pour la présidentielle de février, a décidé de faire le tour des candidats pour les auditionner afin de mieux faire leur choix. Après avoir exprimé leur inquiétude et leur attente, ils ont reçu la réponse du patriote en chef. Ousmane Sonko les a invités au patriotisme, mais également à investir les secteurs accaparés par les étrangers parce que boudés par le privé national.
Sidy Djimby NDAO