Composée de 25 partis et mouvements, selon Maïmouna Bousso, la coalition Sonko Président a fait face à la presse hier pour évoquer le dépôt du dossier de candidature de Sonko. Affichant une pleine confiance à l’endroit du Conseil constitutionnel qui sera obligé, selon eux, d’appliquer la jurisprudence de Insa Sankharé, Ayib Daffé et Cie soutiennent que rien ne peut empêcher la participation de leur candidat à cette élection. D’ailleurs, une cérémonie d’investiture de ce dernier est prévue ce 30 décembre.
La balle est désormais dans le camp du Conseil constitutionnel et les pro Ousmane Sonko disent être sûrs que le nom de leur candidat sera sur la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle de février 2024. Après être revenu sur les détails des péripéties traversées jusqu’au dépôt dudit dossier, Ayib Daffé indique : «il est clair que leur stratégie, c’était de nous empêcher de déposer notre dossier au Conseil constitutionnel. C’étaient juste des manœuvres dilatoires. Nous avons exercé nos droits de recours malgré toutes leurs manœuvres ; les Sénégalais sont témoins de tout ce qui s’est passé. Même les huissiers qui sont des agents ministériels ont reçu leur lot de galère. Et à chaque fois que nous nous sommes présentés à la Dge avec les décisions de justice qui rétablissent Ousmane Sonko dans ses droits, ils ont fait preuve de banditisme administratif», affirme Ayib Daffé.
«La jurisprudence de Insa Sankharé en 1998 règle déjà le problème»
Par rapport à l’attitude de la Caisse de dépôt et de consignations, Ayib Daffé promet que jusqu’à présent, il n’a pas vu leur huissier encore moins reçu le chèque en question. «J’ai voyagé d’ailleurs le lendemain pour une mission avec l’Assemblée nationale à Dubaï ; donc je ne vois pas comment ils ont pu me rendre le chèque. Nous avons envoyé notre huissier qui est allé à la Cdc du 4 au 8 décembre pour voir Cheikh Issa Sall, Directeur de la Cdc pour l’interpeller par rapport à notre attestation, sans le voir. Il a fini par lui faire un procès-verbal interpellatif.»
Pour Ayib Daffé, Me Sidiki Kaba et Me Aïssata Tall Sall, de par leur qualité d’avocat, savent pertinemment que la loi a été violée à maintes reprises dans cette affaire, c’est pourquoi on ne les entendra jamais se prononcer sur le sujet. «Ils font faire le sale boulot à l’administration et ses fonctionnaires : Thiendella Fall de la Dge et Fiacre Badiane de la Daf. Leur seul et unique objectif, c’était de nous retarder au maximum pour le dépôt du dossier, mais c’est peine perdue. Ousmane Sonko a déposé son dossier en bonne et due forme au Conseil constitutionnel. Nous avons eu toutes les 9 pièces prévues par le Code électoral et toutes les preuves attestées par huissier pour montrer que nous avons accompli tous nos devoirs», affirme-t-il en précisant que le leader de l’ex Pastef a été d’ailleurs le premier à déposer son dossier. «Nous avons reçu notre récépissé de dépôt nous avons même reçu notre convocation pour le tirage au sort prévu le 28 décembre pour la vérification des parrainages», souligne le mandataire de Ousmane Sonko qui convoque la jurisprudence de Insa Sankharé en 1998.
Dame Mbodj : «de toute façon, le Conseil constitutionnel ne peut pas se dédire»
Dame Mbodj est largement revenu sur le cas de Insa Sankharé. «C’était lors des élections législatives de 1998. Il devait déposer les 3 millions de caution le dernier jour. Le Trésor public, au lieu d’ouvrir un guichet unique jusqu’à minuit, a simplement fermé ses portes. Le mandataire est donc retourné au ministère de l’Intérieur et ces derniers lui ont dit qu’ils n’avaient pas le droit de prendre la caution. Malgré que le délai soit dépassé, il est retourné au Trésor le lundi matin avec un huissier qui a constaté le dépôt. Il a déposé ensuite son dossier au Conseil constitutionnel qui lui a donné raison», explique Dame Mbodj qui soutient que Sonko se retrouve actuellement dans le même cas de figure, parce que les diligences utiles ont été respectées par son mandataire. «Nous attendons juste du Conseil constitutionnel qu’il applique la jurisprudence de Insa Sankharé. De toute façon, il ne peut pas se dédire», professe le syndicaliste.
Pour lui, le dossier Mame Mbaye Niang n’est qu’une autre ruse pour empêcher Sonko d’aller à cette élection, mais les avocats de Sonko leur ont déjà coupé l’herbe sous le pieds en soulevant l’exception d’inconstitutionnalité de l’article 260. Ce qui veut dire que la Cour suprême ne pourra pas vider le dossier ce 4 janvier tant qu’on a pas réglé le problème de cette exception d’inconstitutionnalité.
El Malick Ndiaye : «le 30 décembre 2023 nous allons investir notre candidat Ousmane Sonko»
El Malick Ndiaye de mettre en garde Thiendella Fall, Fiacre Badiane et Cheikh Issa Sall : «j’espère juste que les instructions qu’ils ont reçues pour essayer de bloquer Sonko ont été écrites, parce que nous n’allons pas laisser passer cela». Le chargé de communication de l’ex parti Pastef confirme que Ousmane Sonko a bel et bien déposé les 9 pièces. «Pour la caution, nous avons la quittance accompagnée d’un relevé bancaire et des Pv de constat d’huissier qui montrent le refus de la Cdc de délivrer l’attestation. Sonko a déposé un casier judiciaire vierge parce qu’il n’a été condamné jusque-là à aucune peine définitive. Nous y avons même joint les décisions de justice. Idem pour les parrainages, il a déposé la signature des 13 députés», déclare-t-il.
Levant enfin le voile sur la date du 30 décembre tant partagée ces derniers jours, El Malick Ndiaye déclare : «le 30 décembre 2023, c’est le top départ. Nous allons organiser la cérémonie d’investiture du président Ousmane Sonko au terrain Acapes des Parcelles Assainies à partir de 15h».
Ndeye Khady D. FALL