
De fait et de droit, Karim Wade a recouvré ses prérogatives d’être électeur et éligible. Ce, depuis le 21 août 2020. C’est ce qu’a fait savoir le collectif des avocats du fils de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade, dans un communiqué. Les conseils se réjouissent, cependant, du fait que les participants au dialogue aient «acté la révision du procès de Karim Wade».
Ce n’est pas à partir des conclusions du dialogue national, ni en modifiant le code électoral que l’on pourrait réhabiliter Karim et lui rendre ses droits civils et politiques. Cela, parce que si l’on en croit les avocats de l’ancien ministre des Infrastructures qui ont fait un communiqué, depuis le 21 août 2020, Karim Wade a retrouvé ses droits d’être électeur et éligible. «Karim Wade n’a pas été privé de ses droits civils et politiques par l’arrêt de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) du 23 mars 2015 qui l’a condamné en violation des principes fondamentaux du droit pénal, comme l’ont constaté de très nombreuses décisions de justice internationale, notamment celles du Comité des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations-Unies (Onu)», lit-on dans ledit communiqué.
Poursuivant leur argumentaire, ils mentionnent : «si l’article L.29 du code électoral prévoit une privation automatique et administrative d’inscription sur les listes électorales des personnes frappées de certaines condamnations, l’article L.30 limite cette interdiction à une durée de cinq (5) ans. Ainsi, depuis le 21 août 2020, Karim Wade est électeur et éligible en vertu de la Loi électorale sénégalaise».
Dans le document signé par Mes Demba Ciré Bathily, Michel Boyon, et Seydou Diagne, ces derniers n’ont pas manqué de fustiger la «violation des droits fondamentaux» de leur client. «Karim Wade a été victime de graves et récurrentes violations de ses droits fondamentaux, c’est pourquoi le Comité des Droits de l’Homme des Nations-Unies a jugé que l’arrêt de la Crei violait le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et a demandé à l’Etat du Sénégal de faire réexaminer la déclaration de culpabilité et la condamnation de Karim Wade par une juridiction supérieure», soulignent les avocats. Les conclusions du dialogue en ce qui concerne leur client tombent à pic, surtout qu’à les en croire, leur client réclamait sans cesse une révision de son procès. «Le collectif des avocats de Karim Wade se réjouit que le Dialogue national (…) ait unanimement acté la révision du procès de Karim Wade», se félicitent ainsi Me Seydou Diagne et Cie.
Alassane DRAME