Sous mandat dépôt depuis le 8 avril 2022, pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, actes de nature terroriste etc, Alpha Yaya Barry réfute les faits qui lui sont imputés et vit mal la prison présentement. Pour tordre le bras à l’autorité judiciaire afin que son dossier puisse évoluer, il observe une grève de la faim depuis près d’une dizaine de jours. Une situation que son corps ne supporte pas selon une source qui craint le pire.
Tout le monde n’est pas stoïcien, encore moins Alpha Yaya Barry. Ce dernier, en prison depuis le 8 avril 2022, supporte mal la prison, surtout qu’il reste convaincu qu’il a été emprisonné et accusé à tort. Stoïque, il ne peut pas l’être. Depuis plus d’une dizaine de jours environ, nous confie une source proche du dossier, le Guinéen d’origine refuse de s’alimenter, estimant qu’il est envoyé en prison à tort. Une forme de contestation sérieuse, dirait-on. Il souhaite juste que son dossier progresse parce qu’il reste convaincu qu’au final il sera relâché, car il considère qu’il est innocent de tout ce qu’on lui reproche. Selon cette source, le Guinéen avait déposé une demande de placement sous surveillance électronique, mais le Procureur s’y est opposé.
Faits gravissimes
Les faits pour lesquels il est poursuivi, sont, cependant gravissimes. En effet, Alpha Yaya Barry a été inculpé par le Doyen des juges d’instruction pour des faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, actes de nature terroriste, blanchiment de capitaux et défaut d’autorisation de construire. De cette inculpation est issu un mandat de dépôt direct du magistrat instructeur. A la suite de l’enquête préliminaire, le procureur de la République avait trouvé des charges suffisantes pour le poursuivre et donc ouvrir une information judiciaire. Reste maintenant à savoir les conclusions du juge au terme de l’enquête.
Contestations sérieuses
Pour sa part, Alpha Yaya Barry conteste avec véhémence. Les faits lors de son audition devant le Doyen des juges sur le fond du dossier. Pour sa défense, il a soutenu qu’il a eu un projet de création de centre de formation dans la protection rapprochée. Il a ainsi voulu construire le centre à Kolda. C’est ainsi qu’il a acheté un terrain là-bas et a engagé un maçon pour effectuer les travaux. Au final, il a eu un différend avec le maçon, car ce dernier voulait arrêter les travaux sous prétexte que l’hivernage était arrivé. Le Guinéen a voulu que le maçon poursuive les travaux puisqu’il a pris des engagements avec ses partenaires et que donc si le maçon ne poursuit pas, il lui rembourse afin qu’il engage un autre maçon. C’est sur ces entrefaites qu’il a déposé une plainte au parquet de Kolda. Donner son nom, son numéro de téléphone, son adresse etc. au Procureur, selon lui, ne concorde pas avec le comportement d’un terroriste. Le Guinéen pense que c’est sur dénonciation d’une personne jalouse que le Procureur a ordonné son arrestation pour engager des poursuites à son encontre. Il a juré devant le juge que rien n’a été trouvé à son domicile, par les agents enquêteurs : pas d’arme, pas de documents etc., pouvant prouver sa culpabilité. Le seul fait qu’on peut lui reprocher, admet-il, c’est la construction sans autorisation. Pour ça, il soutient que c’est le maire qui était à Dakar qui lui a dit de construire et qu’il allait lui remettre l’autorisation dès qu’il serait rentré. Cependant, ce dernier a nié cela.
Alassane DRAME
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