Elle l'a fait. Yewwi Askan Wi a tenu son «giga Meeting» hier aux Parcelles Assainies, sur le terrain Acapes. C’est devant des milliers de militants venus répondre à leur appel que les leaders de la coalition de l’opposition ont à tour de rôle affiché une forte détermination à faire le nécessaire pour libérer le Sénégal du «joug du Président Macky Sall». Selon Ousmane Sonko et Cie, ce meeting marque le début d’un long et intense combat contre le régime en place.
Pour Barthélemy Dias, on n’est plus au temps des discours, il faut savoir agir. «A un moment donné, les paroles ne suffisent plus. Il faut agir. Savez-vous ce que vous devez faire ? Quelle attitude adopter ?», demande le maire de Dakar aux jeunes militants de Yewwi, avant de s’adresser au chef de l’Etat. «Macky a deux choix : la main tendue ou le coup de poing», dit-il.
Ousmane Sonko : «si cette bataille commence, elle ne prendra fin que lorsque Macky Sall quittera le pouvoir»
Le leader de Pastef lui s’est complètement radicalisé. Ousmane Sonko a d’emblée demandé aux jeunes s’ils sont prêts à engager le combat à ses côtés. «Êtes-vous prêts pour le combat ? Cette fois-ci, si cette bataille commence, elle ne prendra fin que lorsque Macky Sall quittera le pouvoir. Macky Sall ne connaît que le rapport de force. Si on commence, il n’y aura ni pause, ni de temps mort et ce sera par étapes. La première étape, c’est l’inscription sur les listes électorales. Allez-y, n’hésitez pas», affirme Sonko.
Sermonnant comme à son habitude les forces de l’ordre, Ousmane Sonko leur demande de revenir à la raison. «Que la police et la gendarmerie arrêtent de suivre Macky Sall et son groupuscule dans ses aventures sans lendemain. La gendarmerie n’a qu’à rester une gendarmerie républicaine et la police, une police d’Etat», dit-il.
Le maire de Ziguinchor d’assurer que le temps des discours est dépassé maintenant. «On avait dit que nous allons faire notre meeting aujourd’hui, on l’a fait. J’avertis tout de suite. Personne ne me dictera le circuit à suivre. Je passerai où je veux», précise Sonko avant de poursuivre : «le 16, c’est une audience publique. Que tous les militants ici présents se rendent au tribunal. Personne ne peut vous empêcher de venir assister à l’audience. Ils ont choisi leur juge, parce que c’est leur vieil ami et frère. Mes avocats ont formellement refusé qu’il soit juge dans cette affaire», fait savoir Sonko aux jeunes.
«Je m’en fous de la justice, des institutions de la République de Macky, parce que ce sont des hors la loi»
Ousmane Sonko promet à ses militants qu’il sera avec eux au front. «Je serai le premier au front, je ne reculerai devant rien. Khalifa Sall, lorsqu’il était dans le même situation que moi, il a voulu montrer aux Sénégalais que c’est un homme d’Etat, un républicain, un homme qui respecte les institutions et malheureusement, il a été sacrifié et empêché d’être candidat. Mais moi, je m’en fous de la justice, des institutions de la République de Macky, parce que ce sont des hors la loi».
Ousmane Sonko de tirer à boulets rouges sur les hypocrites qui disent Sonko dit assumer pleinement. «Aux jeunes, si un nervi ose attaquer quelqu’un, n’hésitez pas à le trouver dans sa maison pour vous venger. Les forces de sécurité les connaissent, mais ils ne sont jamais arrêtés. Certains sont même au sein de la police.»
Ousmane Sonko a tenu à préciser que le concept Gatsa-Gatsa n’était pas destiné à la police. «Aux responsables et militants de l’Apr, si vous avez quelque chose entre les jambes, mettez de côté la police et la gendarmerie et venez nous affronter. Nous n’avons ni armée, ni arme», assure-t-il.
Aminata Touré, revenant d’un voyage, a fait directement cap sur la manifestation pour, dit-elle, remercier Yewwi Askan Wi de lui avoir témoigné son soutien lors de sa déchéance commanditée par le Président Sall. L’ancien Premier ministre s’est ensuite attaquée au projet de troisième candidature du Président Macky Sall pour lui signifier qu’il peut mettre un terme à toutes cette tension.
Khalifa Sall : «nous n’allons pas accepter que Sonko soit la 3ème victime du Président Sall»
Pour Khalifa Sall, Macky Sall et son régime ont peur. «N’est-ce pas eux qui disaient, il y a 24 h, que personne ne sortira aujourd’hui ? Ce sont juste des peureux. Cette mobilisation est la solution. Il partira, s’il ne le fait pas, on le fera quitter et il nous faut beaucoup de courage et d’assurance», assure l’ancien maire de Dakar qui nargue ceux qui prédisent l’implosion de Yewwi. «A Yewwi, ce sont des cœurs unis, des personnes soudées, des objectifs communs. C’est ce qui fait notre force», dit-il avant d’ajouter : «Ousmane Sonko ne doit pas être la 3ème victime de Macky Sall. Continuons le combat jusqu’au dépôt des candidatures pour une victoire éclatante au soir du 25 février 2024», clame-t-il.
Ndèye Khady DIOUF & Khadidiatou D. GAYE