En sus des sages-femmes, le ministre de la Santé et de l’Action sociale va devoir faire avec tout le personnel, suite à la décision du procureur d’emprisonner quatre membres du personnel de santé de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga. Le Sames, le Ctsas, la Sd3ts ou encore l’Aiaihs…tous crient au scandale.
Le placement sous mandat de dépôt de quatre des six sages-femmes par le parquet de Louga suite au décès en couches d’Astou Sokhna à l’hôpital Sakhir Mbaye a éclaboussé le monde du secteur de la santé. Les travailleurs dudit hôpital ont fait face à la presse pour fustiger cette décision qu’ils jugent unilatérale, en décrétant 72h de grève. Aujourd’hui, ce sont leurs autres collègues qui entrent en action. Le Sames, le Ctsas, la Sd3ts ou l’Aiaihs, l’Association nationale des sages femmes…ont décrété, ce jeudi 21 avril, une grève générale dénommée «Journée sans blouse» pour une durée de 24 heures.
Ainsi, ils s’insurgent contre les violences physiques et verbales que subissent les agents de santé et le manque d'équité dans le traitement des agents de la fonction publique au détriment des agents de santé. Selon Dr Amadou Yeri Camara, Secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), porte-parole du jour, le personnel de la santé et de l’action sociale s’attendait à un minimum de sérénité et de discernement de la part des autorités étatiques et des professionnels de la communication.
Pour sa part, le Ctsas regrette fortement le lynchage médiatique contre le personnel socio-sanitaire. Selon lui, c’est injuste de vouer aux gémonies toute une catégorie socioprofessionnelle. «Pourtant, depuis deux ans, les agents de santé et les sages-femmes en particulier font objet d'agressions verbales, physiques, voire de viol sans aucune mesure de protection de la tutelle ni aucun émoi de la population, malgré la marche nationale de l'association des sages-femmes», a-t-il dénoncé. Pour Dr Yeri Camara, «il faut être amnésique pour oublier les sacrifices énormes, parfois au prix de leur vie, consentis par les personnels de santé travaillant très souvent dans des conditions extrêmement difficiles qu’ils ne cessent de décrier depuis de nombreuses années».
Membre dudit collectif, Cheikh Seck, SG de la Sd3ts, de s’indigner à son tour. «Dans cette affaire, il n’y a pas encore eu d’autopsie», dit-il. Avant que Dr Yeri Camara ne glisse : «ce mépris manifeste des agents de santé nous a poussés à unir nos forces pour un combat pour nos conditions de travail et pour les générations futures d'agents de santé. Nous décrétons ce jeudi 21 avril 2022 une grève de 24h sur l'ensemble du territoire avec respect des urgences et du service minimum. Ce premier plan national sera suivi par d’autres plus durs et plus sévères jusqu'à ce qu'un traitement équitable soit obtenu par nos camarades».
Les agents de Sakhir Mbaye ont aussi enregistré le soutien de l’Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal (Aiaihs). Dans un communiqué transmis à la presse, l’Aiaihs invite ses membres à observer un service minimum et à gérer seulement les urgences durant la journée du jeudi 21 avril 2022.
Baye Modou SARR