Ousmane Sonko a fini de se faire une religion : il faut «passer par un État modèle, fort, juste qui applique et fait appliquer la réglementation, et sanctionne fermement les violations». C’est du moins ce qu’il pense pour arriver à régler les innombrables pertes en vies humaines. Seize ans après le naufrage du Joola, écrit-il, rien n’a vraiment changé. Il suffit, selon lui, de jeter un regard sur les drames de Bettenty, le Daaka de Médina Gounass, le stade Demba Diop, Boffa Bayotte, les incendies fréquents dans nos marchés et quartiers, les incalculables accidents de la circulation avec leur macabre bilan humain, les naufrages fréquents en Méditerranée et les morts de soif et de faim dans le désert…
Ousmane Sonko est meurtri et il ne met point de gants pour le dire. Seize ans après le naufrage du Joola, de son point de vue, rien n’a vraiment changé. Ce sont pratiquement les mêmes comportements ou presque et il suffit juste, selon lui, de promener le regard sur les drames de Bettenty, le Daaka de Médina Gounass, le stade Demba Diop, Boffa Bayotte, les incendies fréquents dans nos marchés et quartiers, les incalculables accidents de la circulation avec leur macabre bilan humain, les naufrages fréquents en Méditerranée et les morts de soif et de faim dans le désert…
Pour changer les choses, le candidat à la présidentielle, déclare qu’il est plus que jamais nécessaire d’accorder plus de prix à la vie humaine. Il faut, préconise Sonko dans un communiqué, «passer par un État modèle, fort, juste qui applique et fait appliquer la réglementation, et sanctionne fermement les violations».
Ousmane Sonko se rappelle de ses amis nigériens disparus dans les eaux
Pour le leader du Pastef, rien n’a été fait pour soulager les proches des victimes, plus particulièrement les dizaines d’orphelins causés par cette catastrophe, ou encore pour situer les responsabilités et tirer des leçons conservatoires pour l’avenir. Et pourtant, le déplacement de l’ancien Président Abdoulaye Wade, dès le lendemain, appelant les Sénégalais à «l’introspection», pouvait faire espérer une prise en charge sérieuse de l’affaire.
Parlant de ses amis qu’il a perdus dans le naufrage, il narre : «je les ai connus en 2001. Ils étaient au Sénégal pour les besoins d’une formation de magistrat au Centre de formation judiciaire. Nous avions tout de suite sympathisé, des personnes courtoises, polies, pieuses, avec lesquelles nous aimions nous retrouver dans la petite mosquée improvisée de l’Ena pour les cinq prières quotidiennes». Et de poursuivre, en révélant que dans le cadre de leur stage régional, en 2002, lesdits camarades avaient la région du Sud. «Ils étaient euphoriques à l’idée de découvrir une région dont on leur avait vanté la beauté naturelle. Ils la découvrirent, l’aimèrent, mais ne revinrent jamais, ni à Dakar ni à Niamey : le 26 septembre 2002, le naufrage du Joola fera des profondeurs de l’océan Atlantique leur dernière demeure».
Et Sonko de conclure, en disant que c’est le monde entier qui a été touché, même si la Casamance a payé le plus lourd tribut, en enregistrant la majorité des victime : «Des milliers de personnes de tous âges, races, ethnies, nationalités, genres, religions, prises au piège de la ferraille et de l’eau, impuissantes, emportées, à jamais».
Khadidjatou DIAKHATE (Stagiaire)