Les localités de Kolda, Sédhiou et Vélingara sont les parents pauvres du régime de Macky Sall. C’est la conviction d’Ousmane Sonko, qui a appelé les populations à sanctionner sévèrement le président sortant. Et si elles ne le font pas, qu’elles ne viennent pas ensuite s’apitoyer sur leur sort. En outre, sur l’envoi d’une sécurité par le ministre de l’Intérieur, Sonko ne rejette pas l’idée, mais refuse le format proposé par Aly Ngouille Ndiaye, en qui il dit n’avoir aucune confiance.
Le président de la coalition «Sonko Président» a bouclé hier sa tournée politique en Casamance par le département de Vélingara. Accueilli à un kilomètre à l'entrée de la ville, il a été porté en triomphe par ses partisans pour s’offrir un bain de foule. Une randonnée bouclée par une déclaration devant un public acquis à sa cause. D’emblée, le candidat de la coalition «Sonko Président» dit ne pas croire à la fraude du camp du pouvoir pour remporter les élections. Au régime finissant, dit-il, du président Macky Sall, le changement viendra du peuple. «Personne ne peut faire obstacle à la volonté du peuple et c’est cette volonté qui est souveraine, face à ce désir de changement», indique le candidat Sonko. Poursuivant, il révèle que le mal est plus profond et qu’il urge de se débarrasser du système. Dans cette dynamique, il ne manque pas de railler les vieux compagnons du président sortant, qu’il taxe d’être des poissons qui ont nagé avec tous les présidents du Sénégal. Poursuivant, il révèle que les dés sont pipés pour le président Sall qui, pour se rassurer, dit-il, essaie de noyer son stress à travers ses pas de danse. «Les sondages, les informations des renseignements généraux et des ambassades étrangères sont sans appel et prédisent sa défaite», lance Ousmane Sonko.
«Il faut que la population arrête de voter pour le pouvoir et revenir s'apitoyer sur son sort»
Revenant sur le bilan du président sortant, Ousmane Sonko affirme que celui-ci a failli à ses promesses dans le département de Vélingara. Ce qui lui fait dire qu’il ne mérite pas 10% de l'électorat. «Il faut le sanctionner et le sanctionner sévèrement», martèle le candidat de Pastef. Pour mettre fin au calvaire des populations, Ousmane Sonko a invité la jeunesse à faire un choix utile pour les cinq prochaines années. «Il faut que la population arrête de voter pour le pouvoir et revenir s'apitoyer sur son sort. C’est comme si la population aime se faire tromper par le pouvoir, notamment à travers les bourses familiales de 100.000 francs l’année, alors que dans une famille bénéficiaire, l'on peut trouver cinq jeunes au chômage. Il serait plus judicieux de donner de l'emploi à deux ou trois jeunes dans cette famille», déclare Ousmane Sonko.
AMALGAME SUR LA SECURITE DU CANDIDAT DE SONKO PRESIDENT
«Je n’ai pas confiance en Aly Ngouille Ndiaye et le régime qu’il sert»
Ousmane Sonko s’est prononcé sur l’information, selon laquelle il a refusé la sécurité que lui a proposée le ministre de l’Intérieur. Et c’est pour démonter Aly Ngouille Ndiaye. «J’ai entendu le ministre Aly Ngouille Ndiaye dire aux Sénégalais que le candidat Ousmane Sonko aurait refusé une protection rapprochée qu'il nous proposait. Ce n’est pas tout à fait exact. Nous avons reçu une offre de son équipe, laquelle offre consistait à accepter que notre dispositif de sécurité soit désarmé et éloigné de moi, pour qu'il puisse déployer quatre à six éléments qui, à partir de ce moment, se chargeraient de notre sécurité personnelle. Nous lui avons dit que nous ne sommes pas intéressés par ce format, mais nous considérons que le dispositif qui a été mis en place depuis la Casamance est un dispositif qui convenait, avec un pick-up armé à la tête et derrière la caravane», explique-t-il.
«Je ne peux pas remettre ma sécurité personnelle entre les mains de Aly Ngouille Ndiaye»
Doutant de la bonne foi du ministre de l’Intérieur, il ajoute : «on n’a pas besoin d’avoir en notre sein des éléments qui sont des corps étrangers, envoyés par un ministre en qui nous n’avons aucune confiance et nous avons des raisons objectives de le dire (…). Nous avons considéré que ce ministre, que nous avons récusé, s’est suffisamment illustré dans une certaine pratique de gérer les choses de manière partiale. S’ils veulent assurer la sécurité, ils peuvent reprendre le même dispositif». Sonko se veut clair : «les éléments avec qui nous travaillons depuis cinq ans et en qui nous avons totalement confiance, continuent à être plus proches de notre personne. Nous avons confiance en notre sécurité. Ce n’est pas un refus, mais je ne peux pas remettre ma sécurité personnelle entre les mains de Aly Ngouille Ndiaye, qui a choisi qui il veut, et qui sont des éléments armés, alors que nos éléments ne sont pas armés, pour les introduire dans mon groupe. Je ne peux pas accepter ça parce que je n’ai pas confiance en Aly Ngouille Ndiaye et le régime qu’il sert».