Qu’en est-il du rabat d’arrêt formé par Khalifa Sall et Cie ? Aussi bien l’ex maire de Dakar que la ville de Dakar ont tous formé un rabat d’arrêt, mais restent toujours à l’écoute de la Cour suprême. Selon Me Ousseynou Gaye, il est vrai qu’ils ont formé un rabat, mais «la Cour suprême ne va jamais évoquer l’affaire avant l’élection présidentielle».
Qu’est-il advenu du dossier de Khalifa Sall à la Cour suprême ? Les esprits étant pour le moment tournés vers la présidentielle du 24 février prochain, ce dossier se retrouve aux oubliettes. D’ailleurs, pour l’ex maire de Dakar, l’enjeu n’est plus ici, mais plutôt à la Cour de justice de la Cedeao qui se prononcera le jeudi prochain. Ce qui fait qu’en même temps que ses partisans, il attend la décision de cette juridiction de la sous-région pour se prononcer sur une éventuelle alliance. Pourtant, si l’arrêt de la Chambre criminelle de la Cour suprême est cassé par les chambres réunies de cette haute juridiction, cela créerait un grave tollé dans ce pays, au moment où l’ex édile de Dakar n’est plus en lice. Ce, quoi que cela semble une utopie pour presque tout le monde.
Toujours est-il qu’actuellement, le maire de Dakar a formé son rabat d’arrêt tout comme la ville de Dakar. «Nous avons fait un recours, mais tout le monde sait que cela ne sera pas examiné avant l’élection présidentielle. Ils vont attendre après ; si Macky Sall gagne ils vont l’évoquer pour confirmer ; s’il perd, on peut avoir une décision contraire. Ça c’est clair», se désole Me Ousseynou Gaye, avocat de la ville de Dakar.
Selon cet avocat qui assure la défense de l’ex maire de Dakar, il y a plus grave. Car, ils ont fait trois autres recours en cassation et «il est presque certain que la Cour suprême ne va jamais les évoquer, en violation totale des droits de Khalifa Sall», peste la robe noire. Rappelons que les effets du rabat d’arrêt ont fait l’objet de débats par rapport à son caractère suspensif ou non suspensif. Des débats clos par le Conseil constitutionnel qui, à tort ou à raison, a retenu le caractère non suspensif du rabat d’arrêt avant d’écarter Khalifa Sall de la liste des candidats à la présidentielle. La violation de ses droits, c’est ce qu’a constaté l’ex maire de Dakar qui a saisi la Cour de justice pour demander le blocage du processus électoral et le report de la présidentielle. C’est donc en toute logique que le maire socialiste demande à ses partisans d’attendre la décision de la Cour de justice, pour dire pour qu’elle candidat ils vont apporter leur soutien.
Alassane DRAME