Les avocats de Khalifa Sall ont saisi la Cour de justice de la Cedeao pour demander la suspension des poursuites et donc du procès. Cependant, selon Me Baboucar Cissé, avocat de l’Etat du Sénégal, «il n’y a aucun texte de la Cour de justice de la Cedeao qui lui permet de sursoir un procès». La robe noire soupçonne la défense de vouloir en faire un motif de demande de renvoi pour le procès du 23 janvier.
Trois requêtes ont été déposées par les conseils de Khalifa Sall devant la Cour de justice de la Cedeao. Le 30 janvier prochain, cette juridiction internationale va statuer sur la requête en référé par laquelle les conseils de la défense demandent la suspension des poursuites à l’encontre de leur client, au motif que les droits de Khalifa Sall ont été violés et que l’Etat du Sénégal n’a même pas tenu compte du fait qu’il est un député et donc qu’il bénéficie d’une immunité parlementaire. L’agent judiciaire de l’Etat doit réagir par rapport à la requête sur le fond, mais, en attendant, Me Baboucar Cissé donne des éléments de réponse. Selon Me Cissé, avocat de l’Etat du Sénégal, c’est un argument fallacieux développé déjà par les avocats de la défense devant la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar.
Par rapport à la suspension demandée, Me Baboucar Cissé s’est voulu clair : «il n’y a aucun texte de la Cour de justice de la Cedeao qui permet à cette juridiction de sursoir aux poursuites. Le juge a été saisi par une ordonnance de renvoi et il va donc statuer sur cette affaire».
«Khalifa Sall est en train de sacrifier les autres. Il ne veut pas qu’on le juge et il ne veut pas non plus qu’on juge les autres»
Me Baboucar Cissé soupçonne les conseils du maire de Dakar de vouloir encore solliciter le renvoi de l’affaire, le 23 janvier prochain, invoquant le motif selon lequel ils ont saisi la juridiction internationale et qu’il faudrait attendre que cette juridiction se prononce. Mais, pour la robe noire qui assure les intérêts de l’Etat du Sénégal, «cela n’a aucune incidence sur l’audience du 23 janvier qui doit être retenue». Selon l’avocat, Khalifa Sall veut retarder le procès, mais cela n’arrange pas Mbaye Touré et Cie. «Khalifa Sall est en train de sacrifier les autres. Il ne veut pas qu’on le juge et il ne veut pas non plus qu’on juge les autres, ce n’est pas normal», peste la robe noire.
Après cette requête en référé, la Cour de justice de la Cedeao devra statuer sur deux autres requêtes, dont l’une évoque le fond de l’affaire. Reste maintenant à savoir si, à l’audience du 23 janvier, le juge Malick Lamotte va accepter le renvoi de l’affaire, si les avocats en font la demande.
Alassane DRAME