Matar Ba : «Koto est parti en laissant un vide qu'on ne saurait combler»

 
 
«C'est avec émotion et compassion que j'ai tenu à participer à cette cérémonie de levée du corps de Joseph Marie Koto. Joseph est parti de façon inattendue d'un malaise foudroyant, accablant ainsi le monde du football et du sport d'une manière générale d'une tristesse infinie. Koto fait partie de ces dévoués à leur métier, leur passion, leur amour de la partie, leur sens du devoir et du sacerdoce, leur joie de vivre surtout leur capacité exceptionnelle de transformer les situations les plus difficiles en opportunité afin d'aller plus loin, comme en témoignent d'ailleurs les résultats forts prestigieux qu'il a pu obtenir dans le management de l'équipe nationale et des catégories intermédiaires. Hélas, Dieu en a décidé autrement. Koto est parti en laissant un vide qu'on ne saurait combler. Nous pouvons nous consoler du fait qu'il restera à jamais dans le cœur de tous ses compatriotes et qu'il mérite en conséquence le bel hommage qu'une nation puisse rendre à un de ses fils. Repose en paix Joseph».
 
 
 
Augustin Senghor : «je regardais Koto comme le David des temps modernes»
«Je suis sensé parler de l'homme que j'ai connu pendant 12 ans avec les membres du comité exécutif comme entraîneur national, mais aussi je pense qu'à travers ce compagnonnage professionnel, on découvre ce qui est plus important pour tous, c'est l'homme. Sur le terrain, jeune supporter que j'étais, je regardais Koto comme le David des temps modernes parce que tout le monde sait que plus un défenseur était grand, plus il était prêt à l'attaquer et le bousculer, voire à l'humilier et marquer des buts. Il aimait martyriser ses défenseurs, et ça, c'est Joseph Koto. Ce qui m'a marqué le premier, c'est sa foi. Nous avons voyagé un peu partout, il ne se séparait jamais de son chapelet. Joseph Koto, c'est la fidélité. Et l'autre point aussi qui montrait son empathie par rapport aux autres, Joseph Koto, c'était toujours ‘’mon frère’’, ‘’ma chérie’’, ‘’ma sœur’’, ‘’Monsieur le Ministre’’ parce qu'il donnait à l'autre plus qu'il ne demandait pour lui. C'était un homme de conciliation. En termes de patriotisme, il est difficile de trouver mieux, parce que Joseph Koto est un des rares entraîneurs nationaux qui aient fait pratiquement toutes les sélections. Très souvent, quand les entraîneurs arrivent au poste de sélectionneur national, ils n'acceptent jamais de retourner en bas. Il m’a dit : ‘’Je prends l’équipe que tu me donnes parce que ce qui me motive, c'est servir mon pays quel que soit le niveau. Même si je devais être planton à la fédération, je le ferai parce que c'est ça ma vie’’. On a vu l'histoire de notre football comment ça changé à partir de ce moment-là quand il a pris l'équipe U20 en 2014-2015. Koto, c'était un champion en tant que footballeur, mais aussi un champion en tant qu'entraîneur. Il a tout gagné pratiquement à part la Can. Il nous a menés pratiquement à toutes les finales que notre pays a jouées. Mais sa plus grande force, c'était l'humilité. Joseph Koto, on ne l’entendait jamais après les victoires se proclamer plus beau que tout le monde ou hausser les épaules. Il restait toujours le Joseph Koto qu'on connaissait. Koto merci beaucoup, que Dieu vous bénisse.»
 
 
 
Cheikh  Seck : «nous te pleurons, mais nous savons que ton souvenir restera gravé dans la mémoire collective en reconnaissance de tes immenses mérites»
«Douloureuse est l'épreuve. Nous devons nous incliner, témoigner, poursuivre notre union en paix, prier pour celui qui fut un ami, un frère, un époux, un père de famille, un fils exemplaire pour sa famille biologique mais aussi pour toute la nation sénégalaise. Je suis particulièrement ému en cette douloureuse circonstance qu'en portant les paroles de mes amis de l'Association des entraîneurs Sénégalais de football dont Joseph Koto est membre actif remarquable. Mais aussi devant m'incliner devant la dépouille d'un ami très cher avec qui j'ai cheminé notre adolescence au lycée Maurice Delafosse jusqu'à la prestigieuse équipe nationale vers les années 1980 1990. Bout de chou adoré de sa mère qu'il partageait avec notre génération avec comme ciment le principe et socle des valeurs qui ont pour nom abnégation, éthique comportementale impeccable et l'engagement sans faille face au renoncement et au défaitisme. L'homme aux chevrons fantastiques a marqué des empreintes indélébiles le football sénégalais. Koto est l'incarnation de la foi et de la fidélité. Foi en Dieu, foi en Dieu unique et fidèle à ses engagements et à ses enseignements et recommandations de piété et de dispensateur du bien et d'ennemi du mal. Fidélité à sa famille, son peuple de toujours qui est Jeanne d’Arc de Dakar qu'il portait si haut en estime  dans son cœur. Fidélité à notre équipe nationale de football à qui il a donné le meilleur de lui-même tout au long de sa riche carrière internationale. Foi en ses talents d'encadreur qui sans relâche s'est investi dans les petites et moyennes catégories, ce qui lui a valu l'une des plus hautes distinctions en termes de résultats d'une équipe nationale de football consacrant son talent discret et son efficacité pragmatique, l'accession en demi-finale des Lions U19 à la Coupe du monde de football en Nouvelle Zélande.
Nous avons tous perdu un homme de très grande valeur. Toute la vie de Joseph Koto a été consacrée au football. Et ce n'est pas le fait du hasard si après avoir brillé sur les pelouses, il a réussi sa reconversion en devenant entraîneur aussi bien de l'équipe nationale A que d'autres catégories où il a eu toujours su se faire respecter par ses qualités de technicien et de meneur d’hommes. Il a été jusqu'à son dernier souffle au service des internationaux sénégalais de football. C'est d'ailleurs en pleine préparation des activités de notre association qu'il a eu un malaise et que l'irréparable s'est produit.
Bout de chou, cher frère, jamais le Sénégal n'effacera ton nom sur les tablettes ou sont inscrits les hauts faits du football sénégalais. J'en témoigne pour toujours. Tout comme mes amis Mbaye Jacques, Thierno Youm et autres frères Ahmed Diakhaby, Roger Mendy, Baba Touré, Mamadou Talla entre autres.
Tu rejoins ton mentor Laye Sow qui, de là haut, doit ressentir une fierté immense de t'avoir encadré. Tu rejoins aussi Omar Seck qui t'a toujours encadré de l'affection fraternelle. Tu rejoins enfin notre ami et frère Jules François Bocandé. Nous te pleurons, mais nous savons que ton souvenir restera gravé dans la mémoire collective en reconnaissance de tes immenses mérites. Si la mort remet la vie, l'œuvre humaine l'a perpétue.
Repose en paix Joseph Koto. Dors paisiblement.»