Investir le champ politique, pour faire le plaidoyer et avoir des représentants dans les instances de décision, afin de contribuer à la prise en charge des préoccupations de handicapés. Tel est l’objectif du mouvement «Force en route», dirigée par le député-maire de Sicap Liberté, Santi Agne, qui était en conférence de presse hier.
Député et maire de Sicap Liberté, Santi Sène Agne rejette toute idée de couplage des élections locales et législatives. «Une élection tous les deux ans, c’est le rythme normal de toutes les démocraties. On ne peut faire trois parrainages en une année. Après 2019, avec les locales, la prochaine élection, c’est en 2022», soulignait hier le leader progressiste, qui présentait son mouvement «Forces en route», lors d’une conférence de presse. Un mouvement qui, dit-il, est né au moment des législatives de juillet 2017 et a joué un rôle important dans son accession à l’hémicycle. Ce qui est d’autant plus important, pour lui, que c’était «la première fois qu’une personne handicapée a été investie par une coalition (Bby)». Pour Santi Agne, le mouvement s’est donné comme objectif de «démontrer que les handicapés sont une force en route pour satisfaire leurs intérêts économiques, politiques, sociaux». En effet, le député et ses camarades handicapés sont «persuadés» que l’appropriation de leurs intérêts et la satisfaction de leurs revendications passeront par la chose politique. Dès lors, avec le slogan «Rien pour nous sans nous», ils veulent avoir des représentants à l’Assemblée nationale, dans le gouvernement, «là où tout se décide».
«Le Président a organisé un Conseil interministériel. Beaucoup de choses ont été dites, peu ont été concrétisées»
Décidé à porter la voix et défendre les intérêts des handicapés, «Forces en route», à travers son président, rappelle que le gouvernement avait annoncé un fonds pour le financement d’activités génératrices de revenus, 900 millions F Cfa pour l’appareillage des personnes handicapées et 15% des recrutements dans la fonction publique. Mais, jusqu’à présent, ils attendent la matérialisation de ces engagements. Et la liste est loin d’être exhaustive : «le Président a organisé un Conseil interministériel. Beaucoup de choses ont été dites, peu ont été concrétisées. Il a aussi lancé la Carte d’égalité des chances en disant que tout détenteur aura automatiquement la Bourse familiale. Ce n’est pas appliqué. Il y a aussi des tracasseries pour ce qui est de la Couverture maladie universelle. Cette carte devrait donner droit à l’utilisation gratuite des transports publics. Ce qui n’est pas encore fait», déclare Santi Agne. Qui déplore aussi la difficulté des personnes handicapées à accéder à des services sociaux de base comme l’éducation.
Marième NDIAYE