La candidature de Moussa Sy contre Soham Wardini, candidate de la coalition Taxawu Dakar, n’avait pas pour but d’être élu maire, mais de signifier à Khalifa Sall qu’il avait rompu les amarres avec lui. L’édile des Parcelles Assainies l’a avoué. Démissionnaire de ses postes à la mairie de Dakar, il se réserve le droit de choisir librement sa prochaine destination politique.
On l’attendait, c’est arrivé, hier ! Comme «les Echos» l’avait annoncé le week-end dernier Moussa Sy a quitté ses fonctions au niveau de la mairie de Dakar. «Je viens vous présenter ma démission au poste de 2ème adjoint au maire de la ville de Dakar, mais aussi, à celle (celui) de membre représentant de la ville de Dakar à l’Assemblée du Cadak», a écrit le maire des Parcelles assainies dans sa lettre de démission remise hier à la nouvelle patronne de Dakar. Une démission qui fait suite à sa défaite lors de l’élection du maire de Dakar, en remplacement de Khalifa Sall. Moussa Sy, un des trois candidats, a obtenu 13 voix derrière Soham Wardini (64 voix) et devant Banda Diop 11 voix. Mais, pour lui, il n’a aucune surprise, du moment qu’il s’est contenté de déclarer sa candidature, sans chercher à convaincre les conseillers de voter pour lui. «C'est Banda Diop qui a battu campagne. Je n'ai appelé aucun conseiller au téléphone pour demander de voter pour moi, et 13 personnes ont voté pour moi», dit-il à Seneweb.
A en croire l’édile des Parcelles Assainies, sa candidature n’était que de façade et avait pour but d’acter, à la face du monde, sa rupture avec Khalifa Sall et la coalition Taxawu Dakar. «Je n’étais pas parti pour être maire. J'étais parti pour poser un acte politique, pour dire à Khalifa Sall que j'ai arrêté, je pars. Ma candidature était pour confirmer mon divorce avec Khalifa Sall. Cela fait un an que je ne participe pas à ses activités. Depuis un an, je ne participe plus aux activités politiques de l'Initiative 2017. J'en ai informé à Khalifa Sall», soutient-il.
Déjà annoncé auprès de Macky Sall et son régime, Moussa Sy refuse de se prononcer clairement. «Je n'ai pas de réponse à donner à cela. Le moment venu, l'opinion saura ce qu’on va faire». Il affirme qu’il prendra sa décision en toute liberté et l’assumera. «On est libre de faire nos choix. Personne ne peut nous imposer ce qu'on doit faire. Je refuse le diktat. Je ne suis pas un suiviste et je ne le serai jamais. Nous sommes des politiques. On n'a jamais signé un pacte qui nous dit que vous allez être à vie opposant ou au pouvoir. Cela n'existe nulle part. Depuis un an, on n’est plus dans ce que fait Initiative 2017», martèle le désormais ex-collaborateur de Khalifa Sall.
Mbaye THIANDOUM