Le nom du ministre Amadou Bâ est sur toutes les lèvres aux Parcelles Assainies. Ses méthodes cavalières, à la limite violentes, envers les apéristes de la première heure qui se battent jour et nuit sur le terrain en sont la cause. Et le montage du comité électoral est la dernière goutte de trop. Ces membres de la mouvance présidentielle, qui ont fait face à la presse hier, ont vivement dénoncé les pratiques d’un autre âge de Amadou Bâ et promettent de lui faire face s’il ne change pas de fusil d’épaule.
Aux Parcelles Assainies, c’est la guerre totale entre Amadou Bâ et des membres importants et influents de l’Alliance pour la République. La raison : la manière cavalière avec laquelle il a installé le comité électoral. Lors d’un point presse organisé hier, Nathalie Sagna, chargée de mission à la Primature, Djibril Bâ de la Convergence des cadres républicains, Bocar Ndiongue responsable de la première heure de l’Apr au niveau des Hlm Grand-Médine et membre du pôle communication des cadres républicains… ont rejeté avec force le comité électoral monté par Amadou Bâ. Ils accusent en effet le ministre de l’Economie et des Finances, par ailleurs coordonnateur de la coalition dans cette zone, de faire passer ses hommes avant ceux qui ne vivent et qui ne respirent que pour Macky Sall.
Amadou Bâ n’a même pas daigné faire le déplacement
D’après Bocar Ndiongue et ses camarades, c’est dans la plus grande opacité et la discrimination que le comité électoral a été concocté par plus de quatre personnes, sur instructions du coordonnateur Amadou Bâ. «L’écrasante majorité des responsables de base, des militants et responsables de la première heure, des chargés de mission aussi bien de la présidence de la République que de la primature, n’ont été associés ni de près ni de loin à la composition», ont dénoncé ces responsables, qui révèlent au passage que, pour une activité aussi importante que l’installation d’un comité électoral qui doit mobiliser toutes les ressources de la mouvance, Amadou Bâ n’a même pas daigné se présenter. «C’est à 22h qu’on a fini par lire la liste, alors que la rencontre était convoquée à 16h. De 16h à 22h, nous sommes restés à attendre le coordonnateur, Amadou Bâ, qui au finish ne sera même pas aperçu. On finira par nous lire la composition d’un comité électoral qui n’a fait que créer frustrations et démobilisation. Les militants et populations des Parcelles Assainies méritent un peu plus de respect et de considération de la part du ministre», laisse entendre, amer, M. Diongue.
Le meilleur ami de Amadou Bâ gère les finances, son frère bombardé pour la logistique
Bocar Ndiongue de déplorer qu’à chaque fois qu’il y a élections, ce sont pratiquement les mêmes qui sont investis de sa confiance, au détriment des véritables Mackystes qui occupent le terrain. «Pour le comité électoral encore, comme les élections passées, c’est son ami intime qu’il a choisi pour la commission des finances et son jeune frère, la commission logistique. C’est dire que, pour lui, les Parcellois doivent servir de faire-valoir, de subalternes ! Nous ne sommes les faire-valoir de personne, les subalternes de personne. Nous sommes des militants du Président Macky Sall. Qu’il le sache ! Nous ne sommes pas ses affidés. Il se doit de nous respecter. Il n’a promu aucun des responsables des Parcelles Assainies, ici présents. Il est au courant de toutes les activités que nous menons sur le terrain et il n’a jamais levé le plus petit doigt, ne serait-ce que moralement, pour ne pas dire financièrement, pour nous appuyer. S’il a un agenda à dérouler, ce n’est pas ici aux Parcelles Assainies qu’il le fera, en essayant d’écarter tous ceux qui sont susceptibles de se mettre en travers de son chemin», a martelé Bocar Diongue, qui l’invite à se ressaisir pour le triomphe de Macky Sall avant qu’il ne soit trop tard. «Nous lui lançons un avertissement ferme. Nous sommes des Parcellois et le terrain nous appartient. S’il ne change pas de fusil d’épaule, nous lui barrerons la route. Il ne battra pas campagne. Et quand on le dit, il doit le prendre très au sérieux. On peut bien le faire», dit-il.
A chaque élection, il est entouré de 1000 gardes du corps ; les militants et responsables ne le voient jamais…
Bocar Diongue déclare qu’ils n’ont pas peur du ministre Amadou Bâ, même s’il est toujours entouré de gardes du corps. «Pendant les campagnes électorales, il est toujours entouré de presque 1000 gardes du corps. C’est dire que le seul emploi qu’il peut créer pour les Parcellois, c’est se servir d’eux comme des gardes du corps. Alors qu’il y a d’autres postes pour les aider», cogne-t-il.
A la question de savoir s’ils vont créer un comité parallèle, sa réponse est sans appel : «s’il persiste dans sa position actuelle, nous mettrons en place un comité parallèle, parce que, paradoxalement, ici aux Parcelles Assainies, les gens sont en train de démissionner dudit comité, même des chargés de mission, parce que les gens ont du mal à apercevoir son ombre. Les militants et responsables ne l’aperçoivent que lors des assemblées générales ou durant les campagnes électorales, avec les caravanes».
Madou MBODJ
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