Un des médiateurs, Mamadou Mignane Diouf, confirme la rencontre avec le ministre de l’Intérieur et l’accord sur le recours. Pour lui, cela est d’autant plus important qu’il ne faut pas en rajouter avec la tension politique déjà lourde. Mais, précise-t-il, cet épisode n’entame en rien la détermination de la société civile à «défendre la parole citoyenne».
Interpellé sur les négociations et l’accord trouvé avec le ministre de l’Intérieur, Mamadou Mignane Diouf du Forum social sénégalais confirme. «Nous avons rencontré le ministre et son cabinet. Nous nous sommes expliqués. Nous avons discuté, nous avons négocié et demandé la possibilité pour l’Ong de faire un recours pour retrouver son agrément. Et le recours devrait être fait depuis hier (avant-hier) ou ce matin (hier matin)», explique M. Diouf. Qui ajoute que le ministre et ses collaborateurs leur ont fait savoir qu’ils reprochent à l’Ong «des questions de légalité juridique, de statut». Se félicitant de l’aboutissement des discussions, le responsable de la société civile trouve que tout le monde y trouve son compte car «il y a suffisamment de tension politique et qu’il ne fallait pas en rajouter» avec un bras de fer entre l’Etat et les Ong.
A la question de savoir si cette situation ne fragilise pas la société civile, sa réponse est sans équivoque. «Pas du tout ! Nous sommes habitués à ça. A chaque fois qu’il y a élection, on rencontre des pressions, en nous prenant pour des soutiens de l’opposition. Et quand c’est l’opposition qui arrive au pouvoir, elle fait la même chose. En 2012, on a été traité de tous les noms, on a été menacé de mort. Mais, quand Wade a perdu le pouvoir, aujourd’hui, le Pds nous fréquente et nous soutient, par exemple, dans cette affaire de Y en a marre», explique-t-il.
Mais, quoi qu’il en soit, Mamadou Mignane Diouf est convaincu que ce discours changeant des politiques, soit qu’ils sont au pouvoir ou dans l’opposition, «ne changera rien à l’engagement de la société civile à défendre la parole citoyenne». Pour lui, la société civile va «critiquer s’il y a quelque chose à critiquer et soutenir aussi s’il y a quelque chose à soutenir».
Mbaye THIANDOUM