
Les voix continuent de s’élever contre le système d’indemnisation des victimes des manifestations qui ont secoué le pays entre 2021 et 2024. Mbaye Dione, député-maire de Ngoudiane, se demande de quel crime l’État du Sénégal est-il coupable ? Ce dernier regrette que le gouvernement, à la place d’une abrogation de la loi d’amnistie, décide d’indemniser les «victimes» de Pastef seulement, laissant entrepreneurs et franchises françaises victimes de pillages.
Mbaye Dione aurait préféré que le gouvernement entreprenne l’abrogation de la loi d’amnistie pour élucider certaines zones d’ombre des événements politiques au lieu de décider de distribuer des enveloppes en guise d’indemnisation aux familles des victimes et ex détenus de Pastef. «Ce précédent, en sus d'être dangereux, consacre la prime à la casse au mépris des dispositions du droit positif en vigueur. Il piétine l’État de droit, à même de garantir la liberté d'entreprendre, qui veille sur la protection des investissements et assure aux entrepreneurs la sécurité de leur environnement », déplore le député.
Poursuivant, le maire de Ngoudiane affirme qu'au-delà de ce qui s'apparente, de toute évidence, «à une justice des vainqueurs, des balafres portées contre notre institution judiciaire, cette décision gouvernementale fait peser une lourde hypothèque sur la cohésion sociale et l'équité entre les citoyens».
Mbaye Dione soutient : «si les casseurs embastillés sont considérés comme des victimes, selon, non pas une décision de justice, mais le narratif captieux du parti Pastef, alors quid des franchisés, entrepreneurs sénégalais, dont le seul tort tient du branding des enseignes françaises que le populisme remarqué a classées injustement au rang des ennemis de la nation ?». Poursuivant ses interrogations, le député-maire de Ngoudiane se demande qui est-ce qui va indemniser ces entrepreneurs sénégalais «victimes collatérales d'une idéologie de la haine des Français, pour avoir eu le tort d'acquérir des franchises d'enseignes françaises telles que Auchan ou Total, des professeurs et des employés de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui ont vu leurs véhicules incendiés, des centaines d'acteurs du secteur informel : vulcanisateurs, menuisiers, ébénistes, petits commerces».
Mbaye Dione pense qu’il importe pour le gouvernement de garder toujours à l'esprit que la République ne peut faire l'économie de la vertu.
Ndeye Khady D. FALL