Le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor, a révélé que 1,5 milliard F Cfa a été débloqué entre mars et décembre 2020. Ce, pour subventionner les acteurs du football sénégalais impactés par le Covid-19 durant ces dix mois de trêve, mais aussi pour des dépenses liées aux matchs de l’équipe nationale A. concernant sa candidature à la présidence de la Caf, le Sénégalais persiste et signe que «La Caf, à la croisée des chemins, a besoin d’un homme d’expérience et compétent», ce qu’il a la chance d’avoir dans son cursus, a-t-il dit devant le Grand Jury de Rfm.
Match huis clos sans tests Covid
«Nous partons du principe que d’une situation où l’Etat avait fixé des mesures assez draconiennes, on est même passé de l’Etat d’urgence à apprendre à vivre avec le virus, à partir de là, j’ai pu constater que l’Etat n’est plus dans une situation où il demande à tous d’être testés. Les tests massifs ont diminué. Nous avons l’accompagnement de l’Etat avec le ministère de la Santé mais aussi des médecins qui gravitent autour du football pour mettre en place un protocole qui nous permettra de jouer dans des conditions sécurisées. Etant entendu que le Comité exécutif, la Lsfp et la Ligue amateur ont pris une batterie de mesures qui nous permettront de compétir. Comme ça se passe dans tous les services, ceux qui seront malades seront mis de côté pour pouvoir être traités. On protègera ceux qui seront en contact, mais le football va continuer. On a pris des dispositions pour élargir le nombre de joueurs qui peuvent participer à ces matchs-là. Nous nous inspirons des protocoles de la Fifa et la Caf.»
90 personnes pour chaque match, une souche de contamination
«La prévention n’inclut pas les tests. Ce sont les mesures barrières qui constituent le rideau de protection contre la maladie. A partir du moment où tout le dispositif de mesures barrières est en place, l’accès aux produits de désinfection mais aussi la distanciation vont nous protéger ; pas les tests, mais en diminuant les contingentements dans les stades. Beaucoup de présidents de clubs m’ont appelé pour me dire que pour un club professionnel qui joue, 30 personnes, 18 joueurs 7 ou 8 membres de l’encadrement, c’est peu. Je leur ai dit que c’est à nous d’avoir le sens de la responsabilité et montrer aux autorités qu’on est capable de jouer. Sur ce plan, on sera vraiment strict et on ne laissera aucune possibilité aux gens d’envahir les stades. Il faut qu’on comprenne que c’est un défi qui est lancé.»
Subvention et dépenses 2020
«On a dépassé le cap des 1.350.000.000 F Cfa. Il s’agit seulement des subventions et si on ajoute les masques, les produits, tout l’équipement nécessaire pour tenir nos compétitions ainsi que les renchérissements… En regardant dernièrement nos comptes, rien que pour les tests de nos équipes nationales, nous en sommes à peu près à 30.000.000. En tant que Fédération, on en est à 1.500.000.000 F Cfa dépensés, si je mets aussi les charges induites par le dernier match de l’équipe nationale. Pour reprendre avec la sélection nationale, nous avons dû voyager dans des conditions particulières, louer un avion nous-même en tant que Fédération pour aller au Maroc. Tout ça nous a couté énormément d’argent. C’est vrai que nous avons reçu l’apport de la Fifa mais pas totalement, sur 1.500.000 dollars prévus nous avons reçu que 1.000.000 de dollars et de la Caf 300.000.000 Cfa. Nous attendons 500.000.000 de l’Etat. Le paradoxe, c’est que nous avons pu dépenser autant d’argent sans avoir l’opportunité de compétir. Je pense que c’est là où la décision des autorités de nous laisser jouer est à magnifier.»
Retransmission du championnat
«Nous avons discuté avec une télé parce que nous avons la volonté au moins que la Ligue professionnelle puisse diffuser un ou deux matchs par semaine. On essayera d’offrir ces matchs aux gens, pour qui puissent les suivre à domicile.»
StarTimes
«Le dossier StarTimes a connu des difficultés parce que simplement il était apparemment adossé à d’autres aspects qui n’ont rien à voir avec le football. L’octroi de fréquences, aspects juridiques, commerciaux, éditions de décodeurs ; ça dépasse vraiment le cadre du football. Je ne peux pas trop me prononcer, mais ce qui est clair, c’est que ce contrat n’a pas pu être finalisé pour des raisons que tout le monde sait. Il est temps, s’il n’y a pas de solution en vue, de chercher d’autres partenaires télé parce que c’est de ça qu’il s’agit, en attendant que StarTimes soit installé et quand ils auront la possibilité de travailler et d’offrir à la Lsfp des rentrées d’argent mais aussi une visibilité, en ce moment-là ils pourront signer ; en attendant, la Lsfp, avec son autonomie financière au niveau de la Fsf, devra y travailler. Pour le moment, c’est la Fsf qui prend en charge l’ensemble des charges de compétitions et de fonctionnement de la Lsfp. Ça ne pourrait pas continuer et donc il est urgent qu’on trouve cette solution. Le président Saër Seck et son équipe sont en train d’y travailler. L’élite du football, c’est la LIGUE professionnelle, si elle est malade, ça rejaillit négativement sur l’ensemble du football sénégalais.»
Petite catégorie sénégalaise
«Le Comité exécutif s’est prononcé et a décidé quand ce sera possible de lancer le football des jeunes. Nous avons commencé à beaucoup nous investir dans la petite catégorie et vous avez vu les résultats avec les équipes nationales. Arrêtons de dire que nous le devons aux académies. Elles ne sont pas sorties ex nihilo, elles sont issues du contexte du football sénégalais. On les a aidées et c’est de bon ton parce qu’on est fier de les avoir. Nous insistons même qu’on puisse généraliser ces académies un peu partout, mais il n’y a rien d’antinomique, c’est un enrichissement mutuel entre la Fédération et les académies, parce que beaucoup de ces jeunes dont on parle ont commencé à être connus et découverts quand ils ont rejoint les équipes nationales.»
Cumul entraineur de club et sélectionneur U17 et U20
«Pendant très longtemps, c’est la Fédération qui avait estimé qu’il n’y avait pas lieu de dissocier les fonctions d’entraineur titulaire de club et d’entraineur de sélection de jeunes notamment. Au vu des expériences passées, nous avons été confrontés à quelques difficultés, justement parce que les entraineurs tiraillaient entre les clubs et les équipes nationales. Avec les échanges qu’on a eus avec le Dtn, nous avons jugé plus sage de séparer de manière claire ces fonctions. Tant que nos jeunes ne brillaient pas, le problème ne se posait pas. Il est raisonnable de permettre à ces entraineurs de mieux s’épanouir et d’apporter plus dans ces sélections en faisant un choix définitif, mais surtout ça ouvre l’éventail d’entraineurs qui peut apporter sa contribution. Qu’on ne soit pas un groupe restreint qui gère les meilleurs clubs d’élite et qui est aussi dans les sélections. Le délai de 3 mois n’a pas encore expiré. A la prochaine réunion, en janvier, le Dtn nous proposera les nouveaux attelages après s’être concerté avec les entraineurs. Ceux qui feront choix de rester en club resteront à la disposition du football sénégalais, les autres qui préfèrent la sélection nous les mettrons dans les meilleures conditions salariales et de travail sur une longue durée et ils seront rémunérés sur cette durée plutôt que comme des pigistes.»
Absence du Sénégal à la Can U20
«Nous avions l’ambition d’y retourner parce que nous voulions enchainer une quatrième qualification. C’était important pour maintenir cette logique de formation des jeunes. C’est important dans le palmarès, mais aussi ça va permettre à des générations de grandir et d’arriver à maturité. Youssouph Dabo a fait d’excellentes choses avec nos équipes nationales et même en club il est assez performant. Il ne faut pas qu’à chaque fois qu’un entraineur qui a donné satisfaction auparavant tombe sur un écueil et est éliminé, qu’il soit destitué. L’équipe ne s’est pas qualifiée mais, à mon avis, elle n’a pas perdu son souffle. Le travail que nous demandons au Dtn c’est de voir quels aménagements faire pour avoir des attelages compétitifs et compétents pour pouvoir nous donner des satisfactions dans la continuité.»
Infrastructures
«Pour le stade Demba Diop, il y a des études préalables. Nous avons pris le soin de faire un travail d’audit, un sondage par un cabinet sénégalais. Il va commencer le travail de conception de l’avant-projet. Pendant ce temps, nous travaillons sur le volet mobilisation du financement qui est arrêté à 5.000.000.000, ça va aller vite. Effectivement, il n’y a pas de stade, mais on a le Stade du Sénégal qui est en train d’avancer très vite. Il y a aussi Lss dont le ministre a annoncé la rénovation, les Chinois étaient même à Dakar. Il y a une volonté politique forte du chef de l’Etat non seulement de construire beaucoup de stades dans les prochaines années mais aussi d’accueillir une Can au Sénégal. Aujourd’hui à Lat Dior il y a juste des travaux à finaliser de concert avec l’Etat avant mars 2021. A Thiès même on est en train de donner peau neuve au stade Maniang Soumaré avec la somme de 250 ou 300 millions sur fonds propres et sur les fonds de la Fifa.»
Candidature Caf
«Je suis très confiant parce que cette candidature vient à son heure. Je suis dans le sérail depuis assez longtemps, 11 à 12 ans maintenant. J’ai tout connu au sein des instances internationales de football à la Caf et à la Fifa. J’ai un vécu ici, les gens peuvent témoigner de l’avancée du football sénégalais. Nous sommes présents dans toutes les compétitions internationales et dans toutes les catégories. La Caf, à la croisée des chemins, a besoin d’un homme d’expérience et compétent. J’ai cette chance d’avoir cela dans mon cursus au niveau des instances internationales pour avoir noué des relations et avoir pu me faire apprécier par mes collègues présidents. Je serai le candidat de la bonne gouvernance mais on ne s’y limite pas parce que la Caf a besoin d’être rénovée. Il faut trouver le leadership qu’il faut».
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