La plateforme Aar Li Ñu Bokk n’entend pas baisser les armes malgré qu’elle a été gazée de lacrymogènes lors de sa dernière manifestation. Ces membres ont fait face à la presse, hier, pour faire part de leur détermination à descendre encore une fois dans la rue pour protester pacifiquement contre la gestion des ressources naturelles du pays. Cette fois-ci, la plateforme compte longer le boulevard De Gaulle.
L’interdiction et la répression de sa dernière manifestation n’aura pas le don de la freiner dans ses ardeurs. La plateforme Aar Li Ñu Bokk compte descendre encore une fois dans la rue, avec ou sans la bénédiction du préfet. En conférence de presse, hier, Abdourahmane Sow et Cie ont fustigé l’attitude du régime, avant de le mettre en garde. «L’opinion nationale et internationale a été témoin le vendredi dernier de scènes de violences d’Etat que les Sénégalaises et les Sénégalais croyaient avoir dépassées depuis les évènement de 2011», a lancé d’emblée Abass Fall, porte-parole du jour de la plateforme.
Abass Fall : «loin de nous avoir impressionnés, cette répression et ces arrestations ont décuplé notre détermination»
La plateforme Aar Li Ñu Bokk dénonce ainsi vigoureusement la répression et les dizaines d’arrestations qui ont suivi. D’après Abass Fall, loin de les avoir impressionnés, cette répression et ces arrestations ont décuplé leur détermination et celle du peuple sénégalais à continuer d’exiger que toute la lumière soit faite sur la gouvernance de nos ressources naturelles. «Que ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Aliou Sall soit traitée de façon claire par la justice et sans parti pris. Que tous les dossiers relatifs à la gouvernance des ressources naturelles soient transmis à la justice de façon diligente. Les Sénégalais exigent aussi la renégociation des contrats pétroliers et gaziers, et le recouvrement de ces avoirs», énumère M. Fall. La plateformes Aar li Ñu Bokk d’informer qu’elle a déposé, le 17 juin 2019, une demande d’autorisation pour organiser un grand rassemblement pacifique, ce vendredi 21 juin à 15h, sur le boulevard du général De Gaulle. «Nous appelons tous les régulateurs sociaux, les marabouts et l’Église à raisonner le pouvoir qui, manifestement, ne veut pas que la vérité éclate dans ces dossiers nébuleux liés au pétrole et au gaz. Nous invitons donc tous les Sénégalais à se rendre massivement au boulevard De gaulle avec leurs familles, drapeau du Sénégal à la main, afin de nous faire entendre», a déclaré Abass Fall.
Abdourahmane Sow : «c’est à travers la presse que nous avons su que le préfet n’autorisait pas la marche»
Embouchant la même trompette, Abdourahmane Sow n’a pas porté de gants pour s’attaquer au préfet de Dakar. «C’est à la veille de notre manifestation que l’on a su, à travers la presse que le préfet avait décidé d’interdire la marche. C’était vraiment offensant. Il aurait pu nous faire parvenir sa décision, puisque nous avons eu l’amabilité de lui écrire pour l’informer», fulmine Sow, qui précise qu’ils n’ont jamais eu l’intention de demander une autorisation. «Qu’il se le tienne pour dit, nous ne faisons que l’informer, parce que nous sommes dans notre droit que nous comptons exercer, avec ou sans son aval» dit-il.
Ndeye Khady D. FALL