Le concert de réprobations relatif au rejet de plusieurs candidatures de l’opposition n’est pas pour finir de sitôt. Du côté des adversaires du Président sortant, on continue toujours de trouver à redire par rapport à l’attitude des sages du Conseil constitutionnel.
Mame Adama Guèye et ses camarades de la Plateforme opérationnelle de sécurisation des élections (Pose), dans une lettre ouverte adressée aux juges du Conseil constitutionnel, ne mâchent leurs mots. Ils pointent en effet du doigt les juges comme seuls responsables de ce qui peut arriver demain. «Vous venez de prendre la grave responsabilité de rejeter 20 des 27 candidatures soumises à votre validation, sur la base de simples procès-verbaux qui n’ont aucune valeur juridictionnelle, alors que votre institution est chargée d’exercer un contrôle juridictionnel», écrivent-ils. Avant de signaler que la notification de procès-verbaux mentionnant des parrainages invalidés, pour autres motifs et non susceptibles de régularisation, instaure une élimination sur procès-verbal sans fondement légal.
D’après Mame Adama Guèye et Cie, en effet, le Conseil constitutionnel n’avait pas à agir comme il l’a fait dans cette affaire. «Vous ne devez pas assimiler un contrôle de conformité d’enregistrement à un contrôle juridictionnel, le seul qui vaille», ont indiqué Mame Adama Guèye et ses camarades, qui jurent que la loi 2018-22 portant révision du Code électoral ne contient aucune disposition prévoyant un rejet définitif de candidatures au stade de l’instruction technique des dossiers. Aussi,dans leur missive, ils déplorent que 20 candidats à la candidature ont été rejetées sur la base d’un fichier de référence auquel les postulants n’ont pas eu accès, à l’exception du candidat sortant. «Ce traitement de faveur dont a bénéficié le candidat sortant viole le principe de base d’égalité des candidats», estiment-ils.
Le Conseil constitutionnel n’a procédé à aucune vérification des signatures
Aussi, la Pose exige que tous les candidats soient rétablis dans leurs droits en attendant l’intervention d’une décision couverte du caractère juridictionnel. Mame Adama guèye et Cie d’indiquer que le Conseil constitutionnel n’a procédé à aucune vérification des signatures, alors qu’aux termes de l’article 29 de la Constitution, le parrainage est matérialisé par les signatures d’électeurs. «La non-vérification des signatures est indument présentée comme un signe de bienveillante mansuétude. Au nom de l’Etat de droit, vous êtes tenus d’appliquer la loi, toute la loi», ont conclu les signataires de la missive.
Madou MBODJ