Les maires francophones prennent acte et «regrettent» la condamnation de leur collègue Khalifa Sall. Leur regret est d’autant plus grand que les plus graves accusations qui étaient portées contre le maire de Dakar ont fondu comme beurre au soleil. Dès lors, ils souhaitent qu’il puisse exercer pleinement son droit à faire appel de la décision qui l’a condamné à 5 ans.
Condamné en première instance à 5 ans de prison ferme, Khalifa Sall, laissé à lui-même par ses collègues de l’association des maires du Sénégal, bénéficie du soutien de ses collègues de l’Association internationale des maires francophones (AIMF), qui se sont fendus hier d’un communiqué en ce sens. «L’Aimf regrette la condamnation à 5 ans de prison prononcée à l’encontre de M. le député-maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, secrétaire général de l’association. (…). Suite au verdict du 30 mars dernier, les membres du bureau de l’Aimf (listés ci-dessous) réitèrent au secrétaire général de l’association Khalifa Ababacar Sall leur soutien le plus total, leur haute considération et leur reconnaissance pour ses inestimables contributions à la promotion de la bonne gouvernance, de la décentralisation et du développement local au Sénégal, en Afrique et surtout dans le monde francophone», notent les maires francophones.
Les collègues du maire de Dakar sont d’autant plus fiers de lui que les plus graves chefs d’inculpation qui étaient retenus contre lui, notamment le détournement de deniers publics qui était mis en avant, ont été réduits en miettes. «Elle (l’Aimf) prend acte du jugement rendu par la Chambre correctionnelle spéciale du Tribunal de Grande Instance (Tgi) de Dakar le 30 mars dernier, ayant décidé la relaxe pour les délits d’association de malfaiteurs, de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux», fait remarquer l’Aimf. Mieux, elle «note qu’aucune preuve d’enrichissement personnel n’a été retenue, ni la commission d’un acte de gestion administrative et financière dans un but d’intérêt personnel», contre leur collègue.
Et aujourd’hui, le plus important pour l’Aimf est que son secrétaire général «puisse bénéficier de toutes les garanties prévues par les lois, règlements et textes internationaux dans l’exercice de son droit de recours contre cette décision». Au moins 22 maires, dont 11 africains, ont signé le communiqué. Il s’agit, entre autres, des maires de Paris, Montréal, Genève, Abidjan, Nouakchott, Libreville, Bamako, Yaoundé, Bordeaux, Casablanca, Luxembourg…
Mbaye THIANDOUM