Les avocats de Karim Wade ne lâchent pas l’affaire ! En dépit des explications du ministre de la Justice, le collectif des avocats de Wade-fils continue d’exulter et de crier victoire.
Les avocats de Karim Wade crient victoire. Très satisfaits de la décision du Comité des droits de l’homme des Nations Unies du 22 octobre 2018, ils écrivent que le comité a considéré que l’arrêt de la Crei du 23 mars 2015, qui a condamné Karim Wade à un emprisonnement et une amende tous deux extravagants, viole l’article 14.5 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, signé et ratifié par le Sénégal.
En conséquence, «la décision du Comité des droits de l’homme retire toute valeur et toute portée à l’arrêt de la Crei et de la Cour suprême, qui se retrouve sans effet». Et pour eux, les autorités sénégalaises ne pourront plus invoquer cet arrêt pour s’opposer à l’inscription sur les listes électorales de Karim Wade. «Le prétexte invoqué pour interdire à Karim Wade de participer à cette élection vole en éclats», assurent-ils.
Le Pacte, ont-ils fini de faire savoir, ouvre à toute personne déclarée coupable d’une infraction le droit de faire réexaminer la déclaration de sa culpabilité et sa condamnation par une juridiction supérieure. C’est une obligation impérative pour les États, ont martelé les avocats, qui ajoutent, toujours au sujet de cette affaire qui n’a pas fini d’alimenter les débats, que «le comité constate également que la Cour suprême du Sénégal, qui était la seule juridiction pouvant être saisie par Karim Wade d’un recours contre l’arrêt de la Crei, s’est bornée à examiner des aspects formels ou des questions de pur droit, sans exercer le moindre contrôle effectif sur les faits allégués pour motiver la condamnation. Il en déduit que Karim Wade a été privé d’un droit fondamental qui lui est solennellement reconnu par le Pacte international. Le Comité ordonne à l’État du Sénégal d’assurer à Karim Wade un «recours utile».
Toutes choses qui leur font dire «qu’après la Cour de justice de la Cedeao, après le Groupe de travail des Nations Unies qui avait déclaré arbitraire la détention de Karim Wade, après la justice française qui s’était opposée à la spoliation de ses biens, c’est un nouveau camouflet qui est ainsi infligé par une institution internationale aux autorités sénégalaises dans leurs manœuvres visant à écarter Karim Wade de l’élection présidentielle, au point de cacher cette décision au peuple sénégalais, alors que le Comité leur a demandé de la publier et de la porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale».
Madou MBODJ