L’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal a décidé de franchir le cap en 2019. Me Mame Adama Guèye a annoncé ce samedi sa candidature à la présidentielle de 2019. «J’ai décidé, sur la proposition du mouvement et avec l’accord de ma famille, de me porter candidat à l’élection présidentielle de 2019. En le faisant, je mesure la gravité de cette décision, de ma responsabilité au regard du sens que je donne à cet engagement vis-à-vis de mes concitoyens», a soutenu Me Mame Adama Guèye, leader du mouvement «Sénégal Bou Bess», qu’il a lancé durant la rencontre. Ainsi, il a juré devant Dieu et devant les populations sénégalaises que sa candidature n’est motivée que par le désir de servir le peuple sénégalais. «Je fais le serment solennel devant Dieu et devant le peuple sénégalais que j’aspire à la haute responsabilité de Président de la République dans le but exclusif de servir notre vaillant peuple et ses intérêts supérieurs». Et de poursuivre : «Notre mouvement ‘’Sénégal Bou Bess’’ entend porter ce projet en partage avec toutes les forces vives de la Nation et tous les patriotes qui placent les intérêts supérieurs de la Nation au-dessus de tout autre intérêt. Nous entendons inscrire notre démarche et nos actions dans une dynamique transpartisane et transgénérationnelle», assure-t-il.
Ce faisant, il a soutenu qu’il va s’inspirer des Assises nationales, «document signé par Macky Sall et qui l’a porté à la tête de la magistrature suprême». Seulement, se désole-t-il, il les a mises de côté, oubliant toute la détermination qui avait animé Amadou Moctar Mbow, à l’époque, pour parfaire ce document. Ce dernier, témoigne Mamae Adama Guèye, «a travaillé jour et nuit, malgré son âge, mais son travail a été mis de côté». C’est ainsi qu’il a décidé de déterrer les conclusions des Assises nationales, du rapport de la Commission nationale de réforme des institutions.
Analysant le contexte national, l’avocat a délivré une plaidoirie qui démontre clairement le manque de transparence dans la gestion actuelle des autorités étatiques. Ce, en abordant les rapports de l’Ofnac et de l’Ige. «Si le Président n’a pas la volonté de recevoir la présentation publique des rapports, ces institutions ont l’obligation, du fait de la loi, de publier les rapports …La loi est au-dessus de tout le monde. La loi s’impose à ces institutions», souligne l’avocat. Ainsi, il demandera solennellement aux dirigeants de ces entités de publier les rapports, afin que les Sénégalais sachent comment sont gérées leurs ressources. Se montrant plus virulent à l’encontre du régime actuel, il estime que la tromperie a assez duré. «Le jeu a assez duré. Nous avons les signes extérieurs d’une République. Une séparation des pouvoirs qui n’en est pas une. Une prédominance d’un pouvoir exécutif sur les autres pouvoirs», dit-il.
Samba THIAM