A l’issue du renvoi du procès de Khalifa Sall à l’audience du 23 janvier prochain, le président du parti Rewmi, présent sur les lieux, a fait part de son indignation. Idrissa Seck accuse le Président Macky Sall d’instrumentaliser la justice à sa guise pour emprisonner de potentiels adversaires politiques qu’il craint. «Je voudrais tout d’abord exprimer toute ma désolation, toute ma tristesse qu’en 2018, le Sénégal offre à la face du monde un tel spectacle, où le président de la République utilise l’institution judiciaire pour écarter d’une compétition électorale un adversaire redouté. Je pense que le procès d’aujourd’hui est le procès de notre démocratie. C’est le procès d’un président de la République, d’un exécutif qui n’hésite pas à se servir de l’institution judiciaire comme d’une arme contre ses adversaires, tout en étant un moyen de préserver les siens», a soutenu le président du Conseil départemental de Thiès. Qui estime que c’est contre cela que tous les démocrates du pays et de l’étranger doivent s’élever. Selon toujours Idrissa Seck, «notre démocratie organise la séparation des pouvoirs, mais nous nous rendons compte que le chef de l’Etat manipule encore la justice. Ce ne sont pas les propos d’un opposant. Ce sont les propos que vous avez entendus de la bouche des magistrats eux-mêmes, qui ont largement dénoncé ces violations faites à leur indépendance par l’exécutif». De son avis, «cela doit cesser. C’est le seul combat qui vaille. Cela doit mobiliser tous les patriotes de ce pays. Qu’on en arrive à un stade où quand la justice est saisie, personne ne dira que c’est le Président qui est derrière». Pour lui, le seul procès qui mérite d’être tenu, c’est celui-là.
Fatou D.DIONE (Stagiaire)