La guerre fait rage entre la Ld-Debout et la direction du parti incarnée par le secrétaire général par intérim Nicols Ndiaye. Et à 72h du congrès du 17 février, la Ld-Debout, qui a convoqué la rencontre, a pris un véritable uppercut. Le Cices, qui avait loué une salle à Pape Sarr et Cie, s’est rétracté. «Le 8 février 2018, un mois après paiement et à 09 jours de la date de notre Congrès, la Direction du Cices, instrumentalisée par une autorité politique de rang ministériel, a décidé d’interdire la tenue de notre congrès pour des raisons techniques», ont révélé hier les responsables de l’organisation du 8ème congrès. Trouvant le prétexte évoqué par le Cices trop maladroit, Pape Sarr et Cie sont «convaincus que la salle en question est à un niveau de fonctionnement optimal» ! A moins, précisent-ils, que le Cices, qui les «supplie» de passer récupérer leur argent (ce qu’ils n’ont pas encore fait), «y orchestre quelques sabotages pour se couvrir».
En effet, les organisateurs du congrès sont persuadés qu’on a tordu le bras à la direction du Cices. Et pour cause, ils rapellent : «les membres de la ‘’Section Apr’’ dans la Ld avaient fait courir le bruit qu’ils feront tout pour nous retirer la salle, même déjà payée». Mais pour les «jallarbistes debout», qui ont instruit leur avocat de voir comment faire au plan judiciaire avec le Cices, qui leur a causé «un préjudice moral et financier», c’est peine perdue de vouloir faire capoter leur congrès. «La Ld-Debout signifie que ces manœuvres seront sans effet et que le Congrès de la Ld se tiendra contre vents et marées», martèlent-ils. Ils regrettent seulement que cet act fasse faire au Sénégal et à sa démocratie un grand pas en arrière. «Dans l’histoire politique du Sénégal, depuis l’avènement du multipartisme intégral, en 1981, sous Abdou Diouf, jamais aucun mouvement ou parti politique, ou tout autre regroupement de Sénégalais, n’a été interdit de se réunir en congrès. Aujourd’hui, la Ld-Debout prend à témoin l’opinion de cette illustration majeure du recul du projet démocratique sénégalais ; l’histoire retiendra que c’est pendant le régime du Président Macky Sall», indiquent-ils.
Mamadou Ndoye, Famara Sarr, Castro, Abdoulaye Guèye, Me Wagane Faye… au congrès de la Ld-Debout
Revenant sur la rencontre du Bureau politique qui a suspendu 19 responsables du parti, les animateurs de la Ld-Debout bottent en touche. «Concernant la dernière réunion convoquée par un groupuscule d’individus qui continuent de se proclamer militants de la Ld, alors que tous les Sénégalais sont édifiés qu’en réalité, ils ont rejoint l’Alliance pour la République, la Ld-Debout invite l’ensemble des militants et sympathisants du parti à ne pas se laisser divertir et à se concentrer sur l’organisation du congrès. La Ld-Debout précise que les décisions prises à ce soi-disant Bureau politique sont nulles et de nul effet, au regard des conditions de convocation et de tenue de cette rencontre», clame Balla Timeira et Cie. Et d’ajouter que la «Ld-Debout est l’âme de la Ld», les organisateurs soulignent la présence à leurs côtés de Mamadou Ndoye (lui aussi suspendu), mais aussi d’autres figures emblématiques du parti comme Famara Sarr, Mamadou Diop Castro, Abdoulaye Guèye, Me Wagane Faye, Mamadou Lamine Sanokho, Pape Mbaye Ndiaye…, qui ont béni «l’entreprise de sauvetage de la Ld menée par la Ld-Debout».
«C’est plus de 75% du parti qu’il faudrait exclure…»
Mieux, ils font savoir que parmi les 18 personnes exclues (en sus de Mamadou Ndoye), 8 sont membres du Secrétariat permanent (Sep) qui incarne la direction du parti et 10 sont des patrons de fédérations et d’organisation intégrées de la Ld. Dès lors les «frondeurs» affirment : «En vérité, si le soi-disant BP avait décidé de suspendre tous les membres et sympathisants de la Ld-Debout qui sont dans les instances de direction de la Ld, c’est plus de 75% du parti qu’il faudrait exclure».
Mbaye THIANDOUM