L'émigré I. Kébé se fait arrêter dans le Ter avec un faux billet de 10.000 F Cfa. Heureusement que lui et son acolyte le cambiste L.M. Mbengue ont été relaxés hier par le tribunal de Pikine/Guédiawaye pour des faits de détention et de mise en circulation de faux billets.
Kébé n’oubliera pas de sitôt ses vacances au Sénégal. Comme à ses habitudes, cet émigré faisait du change auprès du cambiste L.M. Mbengue. Et celui-ci lui remettait de vrais billets de banque. Sauf que pour leur dernière opération, les choses ont mal tourné. En effet, fraîchement revenu d'Allemagne, I. Kébé a cette fois-ci envoyé sa fille chez L.M. Mbengue en lui remettant 50 euros (32.000 F) afin qu'il lui fasse le change. Mais, le sieur Mbengue lui aurait remis de faux billets de banque. Ignorant qu'il détenait lesdits billets, l'émigré a pris le Ter pour se rendre à Sébikotane. Hélas c'est là-bas qu'on lui a notifié qu'il avait en sa possession un faux billet de 10.000 F Cfa. Interpellé, I. Kébé a conduit les éléments de la brigade de recherche au bureau de change de L.M. Mbengue. Et dans le local de celui-ci, d'autres billets incriminés ont été saisis.
Déférés au parquet, ils sont tous les deux inculpés pour détention et mise en circulation de faux billets de banque. Infractions que ces prévenus qui ont bénéficié d'une liberté provisoire ont nié hier devant le juge des flagrants délits du tribunal de Pikine/Guédiawaye. I. Kébé a dit qu'il ne saurait dire la provenance de ces billets de banque présumés faux. Il a ainsi souligné qu'à chaque fois qu'il rentrait de ses voyages, c'est son co-inculpé qui lui faisait le change. S'activant dans le change depuis 3 ans, L.M. Mbengue a lui aussi déclaré qu'il ignorait la provenance des faux billets qu'il a donnés à Kébé. "Comme je suis commerçant, je manipule de l'argent tout le temps. Je peux recevoir des faux billets sans pour autant le savoir», lance-t-il. Le procureur a requis la relaxe pour I. Kébé et la peine de 2 ans d'emprisonnement ferme contre L.M. Mbengue.
Me Alioune Sawaré de la défense a plaidé leur relaxe parce que, indique-t-il, tout le monde est exposé. En plus, précise-t-il, il n'y a aucun élément objectif qui prouve qu'ils savaient que ces billets étaient faux. Au final, ils ont été relaxés par le tribunal.
Fatou D. DIONE