Nul n’est prophète chez soi, a-t-on l’habitude de dire. Mais ce proverbe ne s’applique pas à Ousmane Sonko. En effet, en meeting, hier, au stade Jules François Bocandé de Néma, après un accueil en grande pompe et une procession dans les différents quartiers de cette ville du Sud du pays, Ousmane Sonko a drainé des foules dans une ambiance aux sonorités casamançaises.
C’est à Tobor, localité située à 10 km de Ziguinchor que certains militants et partisans du candidat de la coalition «Sonko Président» sont venus à la rencontre de leur leader, pour l’accompagner à Ziguinchor où l’attendait une foule en liesse, déterminée à braver la chaleur, dans une ambiance colorée. «Ziguinchor a un nouveau maitre, Sonko Président», ou encore «Macky na dem (que Macky parte)», tels étaient les slogans entonnés, entrecoupés par des séances de danses et de chants en l’honneur de l’hôte de Ziguinchor, habillé d’un boubou jaune, assorti d’un chapeau bleu.
La police a déployé un important dispositif sécuritaire
Les jeunes n’ont pas manqué d’accuser les partisans du président sortant d’avoir été convoyés, moyennant des tissus et 10.000 par personne. En dépit de cette provocation, la caravane s’est déroulée sans heurt, avec la police qui veillait au grain. En effet, pour ces deux meetings annoncés au cœur de Ziguinchor, entre, d’une part, le président sortant et, d’autre part, son principal détracteur, la police a déployé un important dispositif sécuritaire pour encadrer les deux rassemblements.
«Ziguinchor, politiquement, a un nouveau maitre»
Lors de son meeting, Ousmane Sonko s’est encore attaqué au président sortant, qui, raille-t-il, a quitté Ziguinchor en catastrophe, après avoir seulement aperçu son ombre. «Je ne sais pas s’il a pris un avion ou s’il a été téléporté. Ziguinchor, politiquement, a un nouveau maitre», jubile Ousmane Sonko, avant d’exprimer sa fierté d’appartenir à Ziguinchor, mais également à la verte Casamance. Si le camp présidentiel, dit-il, a dépensé beaucoup d’argent et regroupé les transhumants et tous leurs directeurs de cette localité, pour faire de son meeting un échec.
«Le seul responsable de ces violences est le Président Macky Sall et la coalition Benno Bokk Yakaar»
Poursuivant, il est revenu sur la violence notée dans la campagne électorale, avec des cas de décès, notamment à Tamba. D’emblée, il précise que le seul responsable de ces violences est le Président Macky Sall et la coalition Benno Bokk Yakaar. Ainsi, pour mettre un terme à cette violence qui risque de dégénérer, Ousmane Sonko a appelé la société civile et les chefs religieux à se dresser contre cette démarche du Président Sall. Cependant, le candidat de la jeunesse a décidé de faire face aux dérives du sortant. Pour ce faire, il appelle l’opposition à la mutualisation des forces pour se dresser comme un seul homme contre Macky Sall. Dans ce rapport de force, l’ancien inspecteur des impôts invite la justice à ne pas se laisser instrumentaliser, mais d’observer la neutralité. C’est à ce moment seulement qu’on saura que le sortant ne représente rien.
«Faire de Ziguinchor le centre du Sénégal»
Revenant sur son programme dans cette partie sud du pays, le candidat de «Sonko Président» préconise de faire de cette région sud un pôle de développement pour tirer la Casamance de la pauvreté. En effet, dit-il, la division de cette partie du pays en trois régions ne fait qu’accentuer la pauvreté. Dans cette dynamique, il compte s’appuyer sur ce levier pour promouvoir la paix afin de mettre un terme à cette situation d’insécurité en Casamance. Toutefois, lorsqu’il sera élu, annonce Ousmane Sonko, ces projets les plus imminents seront d’abord la reconstruction du pont Emile Badiane, au lieu d’attendre qu’une catastrophe se produise pour ensuite jouer aux médecins après la mort. Dans ses projets urgents, figurent également la délocalisation de l’aéroport de Ziguinchor, mais aussi la construction de l’Université Assane Seck pour en faire une université d’excellence. Et, enfin faire du port de Ziguinchor un port moderne de développement sous-régional. Dans la durée, il compte également faire de la Casamance un hub sous-régional, un trait d’union entre le Sénégal et les pays de la Cedeao. En d’autres termes, faire de Ziguinchor le centre du Sénégal.