C’est sur toutes les langues : «Aliou Cissé doit donner la chance aux joueurs locaux», si toutefois certains joueurs expatriés sénégalais sont bloqués par leurs clubs. Le nouveau règlement Fifa permet aux clubs de bloquer leurs joueurs si la période d’isolement imposée par les autorités à leur retour de sélection excède 5 jours. Le Sénégal, pour le compte des deux dernières journées des éliminatoires de la Can 2022, fera face au Congo le 26 ensuite à l’Eswatini le 30 mars. Ferdinand Coly, ancien coéquipier du sélectionneur national, joint au téléphone hier, confie que «c’est l’occasion pour Cissé de donner la chance à ceux qui sont prêts à bousculer la hiérarchie».
«Le dialogue doit s’installer entre les clubs et les fédérations»
«Malheureusement, on fait toujours face à la réticence de certains clubs européens pour libérer les joueurs. Parce qu’aussi le Congo c’est assez loin, au retour, les joueurs sont extrêmement fatigués. Mais aussi surtout par rapport à cette période de pandémie mondiale, c’est très sensible. Mais après, ce sont des dates Fifa, ils ont l’obligation de libérer les joueurs. C’est une période difficile pour tout le monde, on peut comprendre. Mais aussi le dialogue doit s’installer. Il faut des échanges entre les clubs et les fédérations pour trouver une solution, s’il y’en a bien-sûr, parce que tout le monde a besoin de ses meilleurs joueurs pour se qualifier au plus vite».
«Aliou Cissé doit montrer à ceux qui ont moins l’habitude de démarrer qu’ils ont leur place»
«Sachant qu’on est déjà qualifié, il faut avoir ses meilleurs joueurs pour garder cette dynamique. Les joueurs ne se sont pas vus depuis un certain moment, donc il faut profiter de ces matchs, faire l’état des lieux, faire une revue d’effectif, mais aussi des forces en présence. Une équipe qui ne joue pas ensemble, c’est plutôt négatif. Les cartes seront redistribuées et se remettre au travail. Pandémie ou pas, on est pénalisé. Les joueurs ont besoin de se retrouver. Déjà en temps normal, ce n’était pas évident en équipe nationale, donc là ça devient plus difficile. Cette période doit permettre à Aliou Cissé de se projeter sur la Coupe d’Afrique, c’est dans un an. Il doit faire une revue d’effectif. Il doit montrer à ceux qui ont moins l’habitude de démarrer qu’ils ont leur place. C’est aussi l’occasion pour lui de donner la chance à certains, ceux qui sont prêts à bousculer la hiérarchie».
«Si les meilleurs joueurs locaux performent ça veut dire que la porte de l’équipe nationale s’ouvre à eux»
«Il faut surtout voir les performances des joueurs, qu’ils jouent localement ou en Europe, il ne faut pas hésiter. La qualité est là, parce qu’on voit beaucoup de joueurs partis du football sénégalais pour aller briller dans l’international. On voit des joueurs sur le plan local qui ne sont pas loin de la porte. C’est l’occasion de faire signe au football local en sélectionnant quelques joueurs et les mettre dans le bain. Comme ça au moins il pourra dévoiler notre football local sur le plan international. Si les meilleurs joueurs locaux performent, ça veut dire que la porte de l’équipe nationale s’ouvre à eux et pour d’autres aussi. Ça ouvre aussi la concurrence dans l’équipe. Ce n’est pas parce qu’on joue localement qu’on n’a pas forcément le niveau de l’équipe nationale. Peut-être même que les joueurs locaux ont une détermination que les autres n’ont pas. Ils sont habitués aussi aux conditions difficiles du continent. C’est un aspect à prendre en compte».
«Sur les 23 ou 24 il doit bien avoir de la place pour certains qui évoluent dans le Maghreb»
«Dans le football moderne, on parle de performance. Un joueur qui est performant, on doit pouvoir saisir cette occasion pour le tester. Sur les 23 ou 24 qui vont être sélectionnés, il doit bien avoir de la place pour certains qui évoluent dans le Maghreb. Ils pourront se projeter encore plus dans l’international. Mais tout ça dépend d’Aliou Cissé, qui prendra le soin de peaufiner sa stratégie. Il a maintenant acquis l’expérience pour pouvoir dénicher le potentiel qui se trouve un peu partout».
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