Sa manifestation violemment réprimée, marquée par l’arrestation de plusieurs de ses leaders, n’a pas empêché le Front de résistance nationale de faire passer son message. A travers une conférence de presse, tenue hier tard la soirée, les rescapés de la répression ont dénoncé «le régime violent de Macky Sall». Demandant la libération des personnes interpellées, les opposants ont également réitéré leur liste de demandes pour des élections transparentes en 2019.
«Macky Sall est un criminel», la phrase prononcée, en pleine déclaration en langue wolof, par l’ancien ministre d’Etat Habib Sy, illustre le niveau de frustration des leaders de l’opposition sénégalaise, après la répression de leur sit-in. Chassée du centre-ville, l’opposition, qui n’a vu la place Washington que de très loin, s’est retranchée au niveau de la permanence de Bokk Gis-Gis, sise sur la Vdn. Le temps d’une conférence de presse, en l’absence de ses grandes figures, presque toutes arrêtées, l’opposition, du moins ce qu’il en restait, a une nouvelle fois ouvert le feu sur le président de la République.
A travers une déclaration lue par Mouhamadou Bamba Ndiaye, Secrétaire général de Selal, le Front de résistance national s’est félicité du succès de sa manifestation : «l’objectif de ce sit-in a été atteint au-delà de nos espoirs, parce que ce soir, notre message a été entendu partout à travers le monde, parce qu’étant sur tous les médias du monde».
Awa Niang, Thierno Bocoum, Issa Sadio Kanouté, Saër Tambédou et des dizaines d’autres jeunes aussi arrêtés
Aussi, les challengers de Macky Sall ont marqué leur détermination à poursuivre le combat. «Macky Sall a fait interdire arbitrairement cette manifestation. Il a fait quadriller le centre-ville par la police pour empêcher l’accès aux manifestants. Et il a déclenché une répression aveugle dirigée aussi bien contre les manifestants que contre les citoyens qui vaquaient à leurs besoins», accusent-ils, indiquant que de nombreux leaders et responsables du Front de résistance nationale ont été arrêtés. Parmi ceux-ci, ils citent : «Omar Sarr, Mamadou Diop Decroix, Déthié Fall, Awa Niang, Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum, Issa Sadio Kanouté, Saër Tambédou», indiquant qu’outre ces leaders, «des dizaines d’autres jeunes sont également interpellés et détenus dans divers commissariats».
Devant cette situation, le Front de résistance nationale exige leur libération immédiate et sans condition. Ainsi, le Front appelle tous les citoyens à rester mobilisés et à rester à son écoute.
Sidy Djimby NDAO