Il fait partie des joueurs nancéiens portés disparus en L2 depuis quelque temps. Un moment dur à vivre, forcément, mais Pape Sané comprend la situation. L’attaquant prêté par Caen a même accepté d’en parler dans un entretien accordé à estrepublicain.fr.
Pas simple, d’habitude, de trouver des joueurs disponibles médiatiquement en période de galère individuelle. Rien que pour ça il faut saluer le courage de Pape Sané, qui ne s’est pas défilé, au moment où nous lui avons demandé de raconter sa vie de footballeur pro privé de compétition. Le week-end dernier, l’attaquant prêté par Caen a carrément appris, au dernier moment, qu’il ne faisait pas partie du groupe de la réserve pour le match de N3 contre Thaon-les-Vosges à Picot. Prié de rester chez lui pour que Papis Dembélé et Vincent Marchetti, peu utilisés le vendredi en L2 à Sochaux, profitent de l’occasion pour engranger du temps de jeu. Son ego aurait pu en prendre un sacré coup, mais l’international sénégalais, ancien du Casa Sports, a l’intelligence de comprendre la situation et d’en parler avec des mots justes. «Moralement, ce n’est pas facile tous les jours, mais, je dois rester sérieux parce que j’ai la chance de faire ce métier de footballeur pro. Je ne fais pas partie des plans du nouveau coach (Alain Perrin). C’est son choix, il faut le respecter, il faut respecter le club aussi», a-t-il expliqué.
«Les matchs pros me manquent, mais je ne baisse pas les bras»
Son dernier match en L2 remonte au 26 octobre à Valenciennes, avec Didier Tholot comme entraîneur. Une absence qui ne le démoralise pas au point de baisser les bras, avoue Sané. «C’est vrai. Les matchs pros me manquent, mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Une carrière est faite de hauts et de bas, c’est comme ça. À moi de m’accrocher», confie l’attaquant sénégalais. Avec un peu de recul, Pape Sané explique l’échec de son adaptation à l’AS Nancy-Lorraine, qui, selon lui, a des causes diverses. «Il n’y a pas une seule raison, c’est un tout. Déjà, je suis arrivé à la fin de la préparation de l’équipe, sans être personnellement au top de ma forme. Mais j’ai eu assez vite du temps de jeu et ça ne s’est malheureusement pas très bien passé pour moi. Je n’ai pas été performant, je le sais», avoue Sané. Une fin de saison pas prometteuse avec l’ASNL se profile à l’horizon, mais Sané reste optimiste. «Je vais travailler sérieusement, c’est dans mon intérêt. J’ai parlé au téléphone récemment avec Alain Caveglia, le directeur sportif de Caen où j’aurai encore un an de contrat après cette saison. Je lui ai expliqué ma situation et ma mentalité. Je vais essayer de marquer à chaque fois que j’irai en N3. Pour le moment, j’en suis à 4 buts en 5 matches avec la réserve. J’espère aussi que l’ASNL va continuer sa bonne série en L2 pour se maintenir», ajoute-t-il. Il poursuit :«il y a eu des contacts avec d’autres clubs de L2, mais ça n’a pas pu se faire à cause du montant de mon salaire à prendre en charge».
«Je suis le premier déçu»
Il a disputé 9 matches pour 1 seul but marqué à Lorient (4-1), un bilan que l’attaquant sénégalais juge négatif. «C’est un mauvais bilan, clairement. Mais il faut dire aussi que le contexte n’a pas été simple, lorsque j’ai joué», a-t-il déclaré. Un joueur nouvellement transféré est souvent très attendu pour des exploits individuels. Pape Sané, pris au piège dans une série de défaites qui ne lui a pas été avantageuse. «Avec Didier Tholot, il n’y avait qu’une pointe. J’étais isolé seul devant, l’équipe avait du mal à se créer des occasions. On s’est retrouvé dans une spirale négative et les gens ont logiquement focalisé sur les nouveaux comme moi, je le comprends d’ailleurs, puisque je devais être un joueur important, je suis le premier déçu», conclut Sané.
Marième NDIAYE
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