Ousmane Sonko intransigeant sur les dérives des réseaux sociaux et surtout l’interdiction du port du voile dans les établissements français au Sénégal. Le Premier ministre rassure que l’Etat ne badinera pas sur ces deux points.
Après la cérémonie de célébration des meilleurs élèves dans le cadre du Concours général tenue hier matin, le Premier ministre a reçu les meilleurs élèves de l’année 2024 lors d’un cocktail qu’il leur a offert. Face à ces potaches, Ousmane Sonko a tenu une séance de sensibilisation sur les dérives des réseaux sociaux. Le Premier ministre, durant une heure de jeu de questions-réponses, s’est longuement prononcé sur cette question. «Malgré toute la régulation qu’on essaie de faire, les enfants sont scotchés sur les réseaux sociaux. Ils ont démocratisé la prise de parole, la circulation de l’information mais l’ont rendu extrêmement facile à des personnes qui n’ont pas droit au chapitre à la parole. Il est extrêmement difficile de réguler les réseaux sociaux. Ce qui se passe dans les réseaux sociaux n’est que la traduction de nos échecs au niveau social, au niveau de l’éducation à la base. Beaucoup de parents ont démissionné de l’éducation de leur famille», étale-t-il.
«Je serai le premier à exiger que la loi s’applique dans toute sa rigueur»
Toutefois, il regrette l’étiquette qu’on leur collait. «On nous avait prêté être des leaders politiques qui encouragent les dérives dans les réseaux sociaux», rappelle-t-il. Sonko de prévenir les militants et responsables de son parti qui s’évertueraient à des dérives dans les réseaux sociaux. «J’ai toujours dit que, quelle que soit la proximité d’un militant ou responsable, qu’il soit avec moi ou avec Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, s’il se comporte d’une certaine manière, je serai le premier à exiger que la loi s’applique dans toute sa rigueur. Nous sommes tous interpelés face à ce phénomène qui peut détruire une société. Il peut amplifier la haine. C’est aussi les médias qui peuvent inviter des gens sur leurs plateaux exclusivement pour calomnier des gens. Notre gouvernement sera intransigeant sur ces questions. Oui pour les débats libres autour des problématiques qui concernent la gestion du pays. Mais les acteurs politiques ne disent que du mal sur l’autre», regrette Ousmane Sonko.
Ainsi, il propose une solution globale, avec de la communication, de la sensibilisation, de l’éducation de base, de la réglementation et de la fermeté dans l’application de cette réglementation.
«L'interdiction du port du voile dans les établissements scolaires ne sera plus tolérée»
Le Premier ministre a clairement pris position sur la question du voile dans les établissements scolaires. Il a affirmé avec fermeté que tout établissement établi au Sénégal est tenu vaille à respecter les choix des élèves. «L'interdiction du voile dans les établissements scolaires ne sera plus tolérée. Il y a des pratiques qu’on acceptera plus au Sénégal. Les Occidentaux ont leurs propres modes de vie et l’ont assumé. La France a interdit le port du voile dans les écoles pour un pays qui revendique la démocratie, la liberté, la tolérance. Je suis désolé, ce n’est pas de la tolérance. C’est pourquoi le gouvernement interdit tout établissement d’interdire le port de voile dans le territoire national. Ici, si une élève fait ce choix, tout le monde doit le respecter», assure le Pm.
«Nous voulons faire revenir les élites sénégalaises de l’étranger pour faire comme la Chine»
Revenant sur la question de la jeunesse désemparée et désappointée, il leur demande de faire le don de soi pour la patrie. Il donne l’exemple de la Chine d’il y a 30 ans. «Nous sommes dans un pays constitué de 65% de jeunes. Ne croyez jamais à ces organisations internationales, à ces intellectuels qui vous disent que nous sommes très nombreux, qu’on fait beaucoup d’enfants. La Chine, il y a 30 ans, personne ne misait sur elle. Aujourd’hui, elle a fait un saut qui lui a permis d’être le seul pays à maîtriser la 5G. C’est le fruit d’un investissement sur la ressource humaine. Elle a fait un suivi méthodique de ses élites qui ont fait des études universitaires à l’extérieur qu’elle a réussi à faire revenir après l’obtention du savoir… Nous allons faire comme eux», lance le Pm.
«Nous avons besoin que tout le peuple soit en bloc derrière nous pour renégocier toutes ces conventions»
Selon lui, c’est la jeunesse qui doit porter le Projet. «Nous ne sommes pas dans la logique de partage. Nous sommes dans une logique méthodiquement, brique après brique, de construire les conditions de l’émergence et du développement de ce pays. Je dis à cette jeunesse que nous comprenons ses souffrances. Nous nous sentons redevables à cette jeunesse. Nous leur demandons patience et engagement pour porter ce projet. Le référentiel est en cours d’élaboration et sera disponible dans quelques semaines. Nous avons énormément de ressources qui ont été mal gérées. De mauvaises conventions ont été signées et nous n’en gagnons pas tout ce qu’on devait gagner. Nous avons besoin que tout le peuple soit avec nous, derrière nous, en bloc, pour nous permettre de renégocier toutes ces conventions, pour qu’on gagne ce qu’on doit gagner de notre gaz, de notre pétrole, de notre or, de notre zircon, de nos ressources halieutiques pour financer notre développement de manière endogène», lance Ousmane Sonko.
«L’émigration n’est pas une solution, restez et travaillons pour notre pays»
Et pour conclure, le Premier ministre a lancé un appel à la jeunesse. «Je vous demande de rester au Sénégal, d’arrêter l’émigration irrégulière qui n’est pas la solution. Vous avez lutté et combattu pour nous porter au pouvoir. Le Président Diomaye est un jeune comme vous. En plus, je ne suppose pas que la faim soit implantée au Sénégal au point de vouloir sacrifier votre vie sur les méandres de l'Atlantique. Soyez patients, soyez endurants, vous avez toujours votre destin en main», conclut le Pm.
Baye Modou SARR
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