Fini la présidentielle 2019 ! Me Aïssata Tall Sall se projette déjà sur 2024 et compte bien briguer les suffrages des Sénégalais. Mais, en attendant, la mairesse de Podor, qui était hier l’invitée de «Grand jury» sur la Rfm, théorise la dissolution de l’Assemblée nationale, des élections législatives anticipées cumulées avec les élections locales de décembre prochain, pour pouvoir ajuster le calendrier électorale et permettre de ne voter que tous les 5 ans. En outre, la patronne du mouvement «Oser l’avenir» trouve «nocif» le débat actuel sur un éventuel troisième mandat du président Sall, alors que non seulement sa réélection n’est même encore confirmée par les 7 sages, mais aussi et surtout la Constitution est très claire sur la question.
Me Aïssata Tall Sall n’a pas pu prendre part en tant que candidate à la présidentielle du 24 février dernier, faute de parrainages suffisants. Une grosse déception pour la mairesse de Podor, qui passe cependant l’éponge, pour se concentrer sur la prochaine échéance. «Même si je ne suis pas amère, je reste déçue de n’avoir pas pu participer à la présidentielle. Mais je prends l’option pour l’autre échéance. Moi, je n’abandonne pas les combats que je crois justes et légitimes. Et se présenter à l’élection présidentielle est pour moi quelque chose de juste et légitime. Et être recalée comme ça, au parrainage, oui, ça m’a fait mal», soutient-elle d’emblée. Poursuivant, elle affirme cependant avoir «tourné cette page pour en ouvrir une autre» dans sa carrière politique qui, dit-elle, «se poursuivra» jusqu’à la prochaine présidentielle. «Inchallah, en 2024, je vais me présenter si Dieu me prête vie, et si je suis dans les conditions de pouvoir le faire», soutient-elle.
«Je suis pour des législatives en 2019, pour ajuster le calendrier électoral. Depuis 5 ans, on est sur un rythme soutenu de campagne»
Interpellée sur la segmentation des élections, elle trouve qu’il est tant qu’on ajuste le calendrier électoral et qu’on puisse aller aux élections en une seule fois tous les 5 ans. «J’ai le souci qu’on ajuste le calendrier électoral sénégalais», note l’alliée de Macky Sall lors de la dernière présidentielle. Et pour cause, elle souligne que «depuis 5 ans, on est sur un rythme soutenu de campagne» et qu’à ce rythme, «on ne va jamais s’en sortir». Dès lors, elle a «bien envie que dans ce pays, on remette tous les compteurs à zéro, et que tous les 5 ans, on fasse des élections générales, présidentielle, législatives et locales». C’est pourquoi, elle est «pour des législatives en 2019, pour ajuster le calendrier électoral». A en croire l’avocate, cela permettra qu’on ait finalement des élections en 2024, et que tout le monde se remette dans les starting-blocks. Cela est d’autant plus important, pour elle, qu’une fois les élections générales passées, «chacun aura son mandat de 5 ans. Il saura qu’il travaillera pendant 5 ans ; il aura les résultats qu’il méritera d’avoir et le Sénégal continuera…».
«C’est le dernier mandat ; la constitution est très claire là-dessus ; le président lui-même l’a répété plusieurs fois»
Le leader de «Osez l’avenir» a du mal à entendre les gens parler déjà d’un éventuel 3èmemandat de Macky Sall. «Je me demande quand est-ce que les Sénégalais vont arrêter de poser des débats nocifs. Le président n’est même pas encore officiellement déclaré vainqueur. Et voilà que les gens agitent l’idée d’un troisième mandat que ferait le président de la République», fustige-t-elle. Non sans rappeler que Macky Sall, lui-même, a plusieurs fois écarté cette perspective. Convaincu que le débat est clos sur cette question, elle affirme : «son premier mandat est de 7 ans. Celui-là est de 5 ans. C’est le dernier. Lui-même l’a dit et répété. Mais je ne vois pas pourquoi les Sénégalais agitent ce débat-là, et veulent poser de faux problèmes. (…). La Constitution, après le référendum de 2016, est claire là-dessus : le président de la République ne peut exercer que deux mandats. Le mandat de 7 ans de Macky fait partie intégrante des nouvelles dispositions de la nouvelle Constitution».
Mbaye THIANDOUM