S’il est vrai que l’essentiel pour un homme politique est qu’on parle de lui et qu’importe ce qu’on dit, Aly Ngouille Ndiaye doit sans nul doute être l’homme politique le plus heureux du Sénégal. Mais, avec les sévérités que les adversaires du régime lui lancent en pleine figure, il devient presque sûr que le ministre de l’Intérieur, qui est par ailleurs chargé de l’organisation des élections, est en train de ruminer ses regrets dans son coin. En effet, depuis qu’il a tenu ses propos maladroits, que l’opposition a fini de dénoncer avec tous les superlatifs du dictionnaire, Aly Ngouille Ndiaye est devenu la cible de tous. Et même parfois, de manière un peu plus clandestine, ses camarades de parti condamnent la déclaration du maire de Linguère.
Hier, le parti Rewmi rejoint le Pds et l’Act, qui ont déjà eu à dénoncer la «bourde» du ministre. Dans un communiqué parvenu à «Les Échos», Idrissa Seck et ses camarades disent avoir écouté avec indignation les propos de Aly Ngouille Ndiaye. Pour les «Oranges» de Diamalaye, selon qui la «vraie» dénomination du portefeuille du maire de Linguère est «le ministre de l’Intérieur et responsable politique du parti au pouvoir, chargé d’organiser les élections», Aly Ngouille Ndiaye n’est plus apte à organiser des élections dans notre pays. «Ses propos sont une preuve supplémentaire de la basse et manifeste entreprise de fraude concoctée par le régime Apr, avec la complicité de la Daf du ministère de l’Intérieur. Cette atteinte grave à la transparence de notre processus électoral est une menace directe sur la paix sociale et la stabilité de notre pays», soutiennent Idrissa Seck et ses camarades. Ainsi, considérant que le ministre Aly Ngouille ne peut être juge et partie, «Idrissa Seck et le parti Rewmi exigent du chef de l’Etat la nomination immédiate et sans délai d’une personnalité neutre et consensuelle chargée d’organiser les élections».
Poursuivant, le Rewmi, qui semble craindre pour la stabilité du pays, en appelle à la vigilance de la communauté internationale pour la sauvegarde de la démocratie sénégalaise. «Le président Idrissa Seck et le parti Rewmi attirent l’attention de l’opinion nationale et internationale sur cette volonté clairement exprimée de confiscation de la souveraineté populaire par Macky Sall, président de l'Apr», critiquent-il.
Sidy Djimby NDAO