Ousmane Sonko a la chance de pouvoir compter en dehors de son parti sur ses camarades leaders de la coalition Yewwi Askan Wi. Ces derniers ont tenu une conférence de presse hier pour encore une fois déplorer ce que vit le maire de Ziguinchor, après avoir noté la sortie du Président Sall sur sa candidature en 2024.
Ils sont unanimes, il n’y a rien d’extraordinaire dans le fait que le Président Sall, à qui la constitution interdit de se présenter, décide de ne pas aller à l’élection présidentielle de 2024. Pour Déthié Fall, c’est juste un acte que les Sénégalais doivent constater et attendre la suite qui doit être, selon lui, beaucoup plus déterminante. La première phase, c’est de permettre à tous les leaders qui le souhaitent de participer à la présidentielle. La deuxième doit consister en la libération de tous les détenus politiques. «Il ne faudrait pas permettre au Président Macky Sall de faire de sa déclaration de non candidature une ruse pour mieux attaquer les leaders de l’opposition, surtout Ousmane Sonko. Ce qui est attendu de lui, c’est l’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives», souligne M. Fall.
Aida Mbodj, quant à elle, estime que cette décision du Président Macky Sall montre simplement qu’il n’a aucun respect pour ceux qui ont participé au dialogue. Idem pour les élus locaux qui ont signé la pétition pour sa participation à la prochaine élection présidentielle. «Nous saluons le geste et la posture, mais il nous reste des revendications dont la participation effective de tous les aspirants au fauteuil présidentiel, particulièrement Ousmane Sonko», dit-elle.
Cheikh Tidiane Dièye lui se dit déçu. «Quel gâchis ! S’il avait tenu le même discours trois ans en arrière, on n’en serait pas là. S’il avait montré un tant soit peu de la responsabilité dont il a fait montre hier, il y a trois ans, le complot contre Ousmane Sonko n’aurait pas prospéré et les morts de 2021 et 2023 auraient pu être évitées», affirme M. Dièye. A l’en croire, celui qui s’est adressé à nous hier, c’est le même président qui a sorti les forces de l’ordre aidés par les nervis pour tirer sur les Sénégalais, celui qui a multiplié les forfaitures à cause de son désir d’un autre mandat, alors qu’il n’en avait plus droit. «Il sait que s’il avait forcé, les populations lui feraient face au prix de leurs vies et qu’après, la Cpi serait la prochaine étape et il n’en sortira pas indemne», clarifie-t-il.
Habib Sy lui invite les Sénégalais à rester vigilants, parce que rien n’est encore joué. Beaucoup se sont enthousiasmés après la déclaration du Président Macky Sall, mais pour lui, ce dernier devra résoudre minimum quatre équations pour préserver la paix et la stabilité du pays. Le Président Macky Sall a pu régler les trois premières, mais la quatrième reste entière. «Il a instrumentalisé la justice pour écarter Karim Wade et Khalifa Sall quand il a fallu les réintégrer dans le jeu, il a utilisé la politique pour s’en sortir. Idem pour la question de la 3eme candidature. Il reste maintenant le problème de Sonko et il va falloir le régler et très vite d’ailleurs», affirme M. Sy, qui ironise : «nous avions en face un lion qui dort, maintenant qu’il a été édenté, aucun rugissement ne pourra apeurer la foule».
Ndèye Khady DIOUF
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