A la suite de la Cedeao, l’Union Africaine a, à son tour, suspendu le Niger de ses institutions et ce, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel. A travers son Conseil de paix et de sécurité (Cps), l’UA a aussi demandé une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires d’un tel déploiement.
La légitimité des nouveaux maitres du Niger n’est pas reconnue : c’est en somme le message de l’Union Africaine (UA), qui a annoncé hier suspendre le Niger de ses institutions après le coup d’État du 26 juillet. L’organisation panafricaine a en outre fait montre d’une certaine réserve au sujet d’une éventuelle intervention armée ouest-africaine, selon un communiqué de son Conseil de paix et de sécurité (Cps). Le Cps « prend note de la décision de la Cedeao de déployer une force » au Niger et demande à la Commission de l’Union Africaine « d’entreprendre une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires » d’un tel déploiement, explique le Cps, sur fond de fortes divergences au sein de l’UA, à ce sujet. Lors d’une réunion sur « la situation au Niger » tenue le 14 août, le Cps a aussi décidé « de suspendre immédiatement la participation de la République du Niger de toutes les activités de l’UA et de ses organes et institutions jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays », selon son communiqué publié mardi. De son côté, la Cedeao continue de répéter sa préférence pour une solution diplomatique, mais agite toujours la menace de l’usage de la force, une option face à laquelle l’UA est divisée. Vendredi 18 août, après une réunion de Chefs d’état-major ouest-africains dans la capitale ghanéenne, Accra, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’organisation régionale Abdel-Fatau Musah a indiqué que « le jour de l’intervention était fixé tout comme les objectifs stratégiques, l’équipement nécessaire et l’engagement des États membres ». Mais, la réplique du nouvel homme fort du Niger n’a pas tardé. « Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient », a menacé le général Abdourahmane Tchiani.
M. CISS