Ce fut une veille de fête de Tabaski effroyable pour les habitants du quartier Afia 6 de Yeumbeul Comico, situé dans la lointaine banlieue dakaroise. Un jeune quincaillier répondant au nom de Modou Mbacké a été violement pris à partie dans la rue, puis sauvagement tué de plusieurs coups de couteau devant chez lui par un redoutable gang à moto.
Modou Mbacké tombe sous les coups de couteau d’un redoutable gang à moto ; un effroyable meurtre qui relève d’une bestialité extrême plongeant la population locale dans une ambiance d’indignation collective de veille de fête de Tabaski dans la bourgade.
Jeudi dernier, vers 21h, le jeune quincaillier finit sa journée de travail, baisse rideau et prend la direction de leur domicile, qui se trouve à quelques encablures de son lieu de commerce. Ce dernier jouit d’une confiance sans faille de la part de son employeur, très connu dans le terroir, qui est son oncle aussi. En plus de conduire souvent pour son patron, il gère également les fonds du magasin de quincaillerie ayant pignon sur rue dans la grande banlieue dakaroise, notamment, à Yeumbeul et à Boune.
A sa descente de travail, le quincaillier rentre chez lui, un gang à moto file celui-ci
Après quelques instants de marche, Modou arrive à hauteur de la ruelle menant vers leur domicile. Il bifurque sur sa droite, s’engouffre dans ladite ruelle mal éclairée et se dirige vers la maison de ses parents. Il ignore sans aucun doute être suivi par une horde de brigands à moto. Tenant une sacoche en bandoulière, il arrive devant chez lui et tombe sur une de ses sœurs au seuil du portail d’entrée de la concession. Il sacrifie d’abord au rituel de salutations de bon retour dans le cocon familial avec la demoiselle et engage des échanges de civilités avec elle. Il fait pareil aussi avec une de leurs parentes – venue rendre visite à la famille dans la maison.
Un gangster reste sur la moto et joue au guetteur, ses deux acolytes attaquent
Soudain, un gang de trois malfaiteurs débarque à bord d’une moto et se gare à l’entrée de la ruelle menant chez le jeune quincaillier. Le conducteur de la moto reste assis sur son siège, garde le guidon et se positionne devant la ruelle en question. Ses deux camarades de gang descendent en catastrophe de l’engin à deux roues et emboitent le pas au jeune quincaillier, qui ne se doute de rien et continue de converser avec sa frangine trouvée devant le grand portail en métal de la maison familiale. Un scénario qui laisse croire que le gang à moto était sans doute en embuscade dans les parages du magasin de quincaillerie, attendant la descente de travail du jeune homme et de prendre celui-ci en filature jusque dans les labyrinthes mal éclairés du quartier, avant de sévir dans le sang.
L’un tente d’arracher la sacoche au jeune homme, le second le poignarde plusieurs fois
Les deux malfaiteurs surprennent le quincaillier devant leur domicile et lui sautent dessus. L’un d’entre eux se jette avec violence à la sacoche du jeune homme et tente de l’arracher. Pris de court, Modou Mbacké pousse un cri de stupeur, se tourne brusquement et tombe sur ses assaillants. Il s’agrippe de toutes ses forces à sa sacoche et engage une épreuve de force avec les agresseurs. Craignant une vindicte populaire, le second gangster s’emporte contre l’attitude teigneuse du jeune quincaillier et lui assène plusieurs coups de couteau, histoire de le contraindre à lâcher prise.
Ils s’emparent de la sacoche du quincaillier, sautent sur leur moto et détalent
Modou Mbacké joue au dur à cuire et engage une farouche résistance aux brigands. Il échange des coups de coup avec eux et s’accroche encore à sa sacoche. Face aux nombreux coups de couteau et surtout à la supériorité numérique, il lâche la sacoche aux deux malfaiteurs, qui détalent comme des lapins et rejoignent leur camarade de gang, qui les attendait à bord de sa moto à l’entrée de la ruelle. Ils sautent en vitesse à bord de l’engin à deux roues et démarrent en trombe. Ils se faufilent entre les rares véhicules sur la chaussée et se lancent dans une course folle pour échapper à la foule.
Très mal en point, le garçon poursuit ses assaillants, s’affaiblit et s’écroule
Sauvagement lardé et dépouillé de sa sacoche, le jeune quincaillier engage une course-poursuite avec les agresseurs. Arrivé à l’angle de la banque Crédit mutuel du Sénégal, il s’essouffle, perd beaucoup de sang et s’écroule brusquement au sol. Il se tortille de douleurs, se vide davantage de son sang et développe des signes cliniques inquiétants. Une scène qui provoque des crises d’hystérie collective dans le quartier et charrie des réactions de vengeance contre les trois agresseurs en fuite. D’autres poussent à tout rompre des jurons d’au secours et d’au voleur dans la rue et se lancent à la poursuite du gang à moto.
Il succombe à ses blessures à l’hôpital, la grosse colère de la population locale
Très mal en point, le quincaillier sera ensuite embarqué à bord d’un véhicule par un des fils de son employeur et oncle, puis conduit d’urgence au centre de santé de Yeumbeul. Face à la gravité des blessures par objet contondant et pointu (couteau), il sera ensuite référé à l’hôpital Dalaal Diamm de Guédiawaye. Hélas, il succombera à ses blessures au moment de son admission sur une chaise roulante au service des urgences du centre hospitalier. La nouvelle se répand vite dans le quartier et suscite des réactions de colère et d’indignation collective au sein de la population.
Une caméra de surveillance immortalise l’agression mortelle au couteau du jeune
Informés, des éléments du commissariat d’arrondissement de Yeumbeul Comico procèdent aux constatations d’usage du meurtre avec usage de couteau et déclenchent aussitôt une vaste chasse à l’homme contre les trois brigands à moto. Une caméra de surveillance a immortalisé la scène d’agression mortelle montrant sur la vidéo les deux gangsters en train de s’acharner sur le jeune quincaillier, qui se tiraille la sacoche avec eux. Au même moment, la frangine du défunt crie à tue-tête, s’agite comme une forcenée, court dans tous les sens et appelle à tout va au secours du voisinage.
La thèse d’un complot suivie d’un guet-apens contre le jeune quincaillier agitée
En attendant que les bourreaux du quincaillier tombent, la thèse d’un complot savamment ourdi suivie d’une embuscade par les gangsters avec la complicité de connaissances du défunt est agitée. «Il (Modou Mbacké) a dû être vendu aux trois agresseurs à moto, qui le soupçonnent de détenir une forte somme d’argent dans la sacoche. D’autant que ce dernier gère les fonds et autres actions dans le magasin de quincaillerie. Les malfaiteurs ont dû monter un guet-apens dans les parages du magasin de quincaillerie, puis guetter la descente de travail du jeune homme, avant de le filer en douce. Ils ont attendu que Modou Mbacké s’engouffre dans une ruelle mal éclairée menant chez lui pour ensuite passer à l’action», témoignent des voisins.
Modou Mbacké est marié à une épouse et est devenu fraîchement papa d’un enfant. Il a célébré la cérémonie de baptême de son rejeton, il y a juste deux mois. On ignore toutefois le contenu de la sacoche emportée par les gangsters en fuite. Même si une folle rumeur fait état d'une forte somme d'argent à l'intérieur.
Vieux Père NDIAYE
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