Bocar Ndiongue a fini de se faire une religion. Pour triompher de l’opposition aux prochaines élections territorialespour le compte de Benno Bokk Yakaar à Dakar, il n’y a qu’une seule personne : Amadou Bâ. L’ancien ministre des Finances et responsable au niveau de Dakar et de la commune des Parcelles Assainies est le seul à même de donner le résultat attendu par Macky Sall aux prochaines élections pour Dakar. Au niveau de la commune des Parcelles Assainies, Bocar Diongue se dit candidat si Amadou Bâ vient à diriger la liste majoritaire, parce qu’il n’est pas question, selon lui, que Moussa Sy soit le candidat de Benno Bokk Yakaar pour ces élections.
Les Echos : Pour les prochaines élections territoriales, il y a au moins trois autres coalitions à côté de Benno Bokk Yakaar. Que vous inspire cette nouvelle situation ?
BocarDiongue : Benno Bokk Yakaarest une coalition unique. Au Sénégal,il ne s’agit même plus d’idéologie, mais simplement de mettre en place une mécanique électorale capable de remporter des élections. C’est sous cet angle que l’opposition a compris que ce serait illusoire de sa part si elle s’aventurait à aller en solo. C’est ce qu’elle a compris et s’attèle à faire des coalitions.
Mais ces coalitions risquent de faire mal à Benno
Non. Loin de là. Ce qui est inédit dans notre coalition, c’est qu’il y a la confiance qui est là. On a un seul chef reconnu : c’est le Président. Nous sommes avec lui, nous sommes derrière lui. Ça c’est le mot d’ordre de toutes les entités ou de tous les partis politiques qui se regroupent au sein de cette coalition. Or, au sein de l’opposition, il y a des égos, il y a des ambitions avouées ou inavouées. Ce sont des coalitions mort-nées. La mayonnaise n’a même pas encore pris qu’on voit déjà des dissensions par-ci et par-là, à l’image de l’oiseau qui vole avec des plumes qui se détachent par-ci et par-là. Ce sont des coalitions de duperies où l’on ne se fait pas confiance, à l’opposé de BennoBokkYakaar. Nous les attendons, mais ce qui est évident, c’est, quelque soit le type de coalition que l’opposition mettra en place, le BennoBokkYakaar, remportera en grande majorité les combats.
Pour parler de Benno BokkYakaar, malgré les directives du chef, certains affichent publiquement leurs ambitions. Est-ce que ce n’est pas un paradoxe ?
Oui, à l’échelle micro, quand on descend en bas de l’échelle, il y a des ambitions, parce qu’aujourd’hui, il faut savoir que ce n’est pas le combat du président de la République qui est là. Ce n’est pas une élection présidentielle, mais des citoyens dans leurs terroirs électoraux veulent avoir leur mot à dire, porter des ambitions de leurs communes. Ce qui fait qu’aujourd’hui, des ambitions sont affichées et déclarées et ça, ce n’est pas quelque chose de grave.
Justement, est-ce qu’Amadou Bâ est candidat ?Vous avez défendu bec et ongle sa candidature…
Pour le cas d’Amadou Ba, c’est vrai qu’en son temps, nous avions dit qu’il était le meilleur profil pour nous permettre de gagner aussi bien les Parcelles Assainies que Dakar. Et aujourd’hui, plus que jamais, c’est une réalité. Nous devons rappeler que c’est sur des éléments probants que nous nous sommes basés pour le dire. D’abord, il y a l’électorat des Parcelles Assainies ; il y a aussi que l’homme a un carnet d’adresses, certains atouts quifont de lui le meilleur cheval pour l’Apr, pour le BennoBokkYakaar. Je pense que désormais, il va falloir dire que c’est lui le cheval numéro2 de l’Apr, du point de vue aura et du point de vue carnet d’adresses international. Il a un carnet d’adresse économique lourd, parce qu’il ne faut pas oublier qu’il a eu six ans le ministère de l’Economie et des Finances. Et il a eu à piloter le Pse. Il fut l’un des contremaîtres du Pse. C’est vrai que l’ingénieur en chef, c’est le Président Sall, mais Amadou Ba faisait partie des éléments clés du dispositif. Il a un carnet d’adresses qui, à la vérité, peut développer une ville, développer une capitale et même développer un pays. Ça c’est important, il faut que les gens le sachent.
Et pour les Parcelles ?
Là je suis clair, net et précis. Moussa Sy, l’actuel maire,ne peut pas diriger une liste. Je l’ai dit et je le réitère : si on essaie de le mettre au-devant d’une quelconque liste, nous serons sanctionnés et en premier lieu, nous, nous favoriserons cette sanction, parce que nous n’accepterons pas qu’il puisse diriger une quelconque liste. Nous lançons encore un appel au président de la République dans ses choix, de nous trouver quelqu’un qui pourrait demain, si Amadou Ba se retrouve à Dakar, élu à la mairie de ville de Dakar, qu’un autre puisse être à la mairie des Parcelles Assainies.
Vous pensez à qui par exemple ?
Je vais penser à moi-même d’abord. Pourquoi pas, parce qu’il n’y a pas plus légitime que moi au sein de cette commune et je porte mieux que quiconque la vision du président de la République. Mon engagement pour la commune est connu de tous. Donc, je ne cracherai pas dessus. Ça, je le dis. D’ailleurs, en dehors d’Amadou Ba, je ne serai pas prêt à supporter quelqu’un d’autre. La commune a besoin de sang neuf pour la mairie. Il faut un changement. Il faut recycler le personnel politique au niveau des Parcelles Assainies. Il y a des figures qui ne peuvent plus passer. Et nous sommes dans un tournant très décisif.
Qui de Diouf Sarr et d’Amadou Ba, selon vous, a le meilleur profil pour vous faire gagner Dakar ?
Il n’y a pas photo, il faut comparer ce qui est comparable. Amadou Bâ, a un capital d’expérience que personne n’a. Il ne faut pas oublier qu’il fut le patron de tous les maires du Sénégal par le truchement du trésor. Il a eu à être ministre de l’Economie et des Finances. Aussi, comme rappelé plus haut, il a un carnet d’adresses international et mondial à ne pas perdre de vue. Fort de tout ça, nous pensons effectivement qu’il présente le meilleur profil. Je n’ai rien contre le camarade et coordonnateur de la Ccr, Diouf Sarr, encore moins un autre des cadres du parti, reconnus parce que ce sont des cadres émérites, mais quand même, face à Amadou Ba, ils devraient se ranger, s’aligner et l’aider pour le triomphe du projet du président de la République.
Propos recueillis par Madou MBODJ