La balle s’est finalement dégonflée. Après 17 prorogations d’instruction et 4 ans de procédure, Aïda Ndiongue peut pousser un ouf de soulagement. Traînée dans la boue, déshonorée, désossée, sa fortune confisquée, elle a finalement eu justice. Hier, la Commission d’instruction près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Ci-Crei) a rendu une ordonnance de non-lieu en sa faveur. Cheikh Ahmed Tidiane Bèye et son équipe écrivent dans leur ordonnance définitive rendue : «dit n’y avoir lieu à poursuivre davantage contre personne non dénommée pour corruption et contre Aïssatou Ndiongue dite Aïda Ndiongue pour corruption et enrichissement illicite». Les magistrats d’ajouter : «ordonne la mainlevée de la saisie conservatoire». En clair, tous les biens appartenant à Aïda Ndiongue et qui étaient saisis par la Commission d’instruction pour les besoins de l’enquête, lui ont été restitués. Une sorte de délivrance donc pour Aïda Ndiongue, qui avait les mains liées et qui ne pouvait pas jouir de ses biens pour ses besoins personnels. Le soulagement est d’autant plus grand pour la sœur à Bakhao Ndiongue que le Parquet spécial ne s’est pas opposé à l’ordonnance définitive des magistrats instructeurs. C’est dire qu’il n’y a pas de risque d’appel du Procureur spécial Abdoulaye Diagne.
Cette procédure dure depuis 2014, après que la responsable libérale a été inculpée par la Commission d’instruction et placée sous contrôle judiciaire pour enrichissement illicite et corruption portant sur 47 milliards de nos francs. Malgré ses contestations sérieuses, son compte bancaire logé à la Cbao et qui contenait des bijoux évalués à un peu plus de 3 milliards de nos francs ont été saisis, après une ordonnance de saisie conservatoire rendue par la Commission d’instruction. Outre ce compte, d’autres comptes ont également été bloqués, mais également des biens immeubles.
Alassane DRAME
Le procureur avait évalué sa fortune à… 47 milliards de francs
17 janvier 2014, le procureur de la République convoque la presse. Face aux journalistes, Serigne Bassirou Guèye fait des révélations bouleversantes. Il indique que près de 47 milliards, en argent liquide (francs Cfa et euros) et en bijoux, ont été découverts dans les comptes de Aïda Ndiongue. Une manne financière qui a étonné plus d’un. Pour les bijoux en or, il les estimait à près de 12 milliards. A une personne qui était allée lui rendre visite à la prison pour femmes de Liberté 6, Aïda Ndiongue disait : «même la femme du Sultan de Brunei n’a pas de bijoux d’une valeur de 12 milliards de francs Cfa». Mais la religion du procureur de la République était faite. Faisant une simulation, Serigne Bassirou Guèye nous apprenait : «47 milliards, on peut vivre 100 ans et dépenser chaque jour 1,300 million de F Cfa». Finalement, la justice l’a blanchie et elle peut récupérer tranquillement ses 47 milliards.