Si et seulement si c’est pour défendre les intérêts des enseignants, Amath Suzanne Camara (mouvance présidentielle) a promis, samedi, de mettre de côté sa coloration politique.
Lors du renouvellement des instances du Syndicat des enseignants du préscolaire et de l’élémentaire (Sepe) hier, Amath Suzanne Camara a apporté des précisions sur sa double casquette de syndicaliste et de politique. Pour lui, quand arrive l’heure de la politique, il ne s’agit point de parler de syndicalisme et vice-versa, afin d’éviter un mélange de genres. «Je ne parle jamais de politique quand je suis avec les membres du Sepe», clarifie-t-il, ajoutant par ailleurs qu’il ignore les appartenances ou colorations politiques des uns et des autres au sein dudit syndicat. «Cela ne m’intéresse pas. Je fais mon travail de syndicaliste et le reste ne me préoccupe pas dans ce cadre». Cette mise au point faite, Amath Suzanne Camara d’insister qu’il sera toujours derrière les enseignants, chaque fois que leurs conditions de vie et de travail sont en jeu. «Je signe et persiste. Si les enseignants du Sepe sont en grève, je valide. Qu’importe mon appartenance politique du moment et le régime en place, je les défendrai dans le cadre du mouvement syndical», a-t-il promis. D’après lui, cette position de sa part ne devrait pas surprendre. Dans la mesure où, dans un passé récent, il a été radié de la fonction publique par le régime de Wade qu’il défendait pourtant, pour ses prises de positions syndicalistes à l’endroit des enseignants.
Suzanne Camara invite le gouvernement à des «recrutements sérieux et transparents»
Sur l’indemnité de logement de 15.000 F Cfa octroyée aux enseignants, que certains n’auraient pas reçu, Amath Suzanne Camara souffle le chaud et le froid. Selon lui, «l’Etat ne peut se dérober. Car il ne peut pas donner de la main droite et retirer de la main gauche». «Nous allons évaluer ce qui s’est passé. Si cela nécessite de descendre dans la rue, nous allons en grève. L’Etat doit assurer la mise en œuvre et respecter ses engagements vis-à-vis de ses syndicats d’enseignants», croit-il. Ce deuxième congrès du Syndicat des enseignants du préscolaire et de l’élémentaire a mis l’accent sur la baisse de niveau des élèves constatée dans les établissements publics du pays. Ainsi, conscients qu’un enseignement de qualité ne peut se faire sans des enseignants rompus à la tâche et motivés, le Sepe invite le gouvernement à des «recrutements sérieux et transparents».
Albino MANTANE