Tous les chemins mènent vers… Idy ! En effet, le leader de Rewmi a fini de convaincre une bonne partie des candidats qui étaient réunis dans le C25. Après Thierno Bocoum, Malick Gakou, Amsatou Sow Sidibé, c’est Moustapha Guirassy qui a décidé de soutenir la candidature de Idrissa Seck. Face à la presse hier, Guirassy est revenu sur les raisons qui ont présidé au choix porté sur Idy, l’approche du pouvoir et de l’opposition, mais aussi l’éthique qui a disparu dans le jargon de certains politiciens.
«Aussi, voterons-nous en faveur du président Idrissa Seck et nous appelons à voter pour lui». Cette phrase lancée par Moustapha Guirassy, lors de sa conférence de presse, hier, a été accueilli par des applaudissements à tout rompre de ses militants. Comme raison, Guirassy avance : «nous avons pu évaluer ses actions en faveur du peuple sénégalais et son engagement politique et public, commencé il y a plus de 30 ans, quand il a été le plus jeune et le premier directeur de campagne d’un candidat à la présidentielle, en 1988». Et de poursuivre : «un bilan a toujours deux colonnes : l’actif et le passif. Dans le cas du Président Idrissa Seck, l’actif l’emporte largement. Son programme, ses discours, ses actes, sa vision, son ambition pour le Sénégal, son envie de faire, sa détermination et son courage sont autant de paramètres qui nous renforcent dans notre conviction. D’ailleurs, le dernier ministre de la Communication sous Abdoulaye Wade indique que les «difficiles épreuves politiques que Idrissa Seck a endurées pendant plus d’une décennie, sans perdre courage, ni volonté de servir, nous convainquent qu’il a intériorisé une somme d’expériences qui lui ont permis de développer le sens du dépassement, la vertu du pardon, une grande capacité de résilience, et atteindre ainsi un haut degré de sagesse, de pondération et de sérénité intérieure sans lequel aucune gouvernance ne peut être éthique et durable».
«Il n’était pas question de nous rallier avec le pouvoir»
A la question de savoir s’il a été approché par le camp de la mouvance présidentielle, Guirassy en profite pour préciser que son mutisme était stratégique. «On a été approché par le pouvoir en place et par d’autres candidats aussi. Cela ne me gêne pas du tout, mais nous sommes courtois et élégant. Il n’était pas question de nous rallier avec le pouvoir. On m’a toujours annoncé dans les prairies beige-marron, je ne sais pas d’ailleurs pourquoi. Il y a certains qui, dans leur style ou dans leur façon de faire, c’est plutôt le silence, l’élégance, le juste milieu dans le discours. Mais un discours pondéré ne veut pas du tout dire que c’est de la faiblesse, ou que c’est un signe de ralliement. Pour rien au monde, je ne changerai», dit-il.
«La denrée la plus rare dans ce pays, c’est la denrée de l’éthique»
Moustapha Guirassy a aussi parlé d’éthique. «La question de l’éthique, elle est perdue d’avance. La souffrance dans ce pays, ce n’est pas un problème économique, parce que la denrée la plus rare dans ce pays, c’est la denrée de l’éthique. Il faut absolument revenir à l’éthique dans la politique, dans la gouvernance et dans la façon de faire des acteurs politiques dans la démocratie. Il faut aussi revoir notre constitution, parce que nous ne devons plus accepter qu’un homme tout puissant règne dans ce pays», argue-t-il.
Aux Sénégalais, il demande de ne pas être bluffés par les inaugurations à n’en plus finir. «On doit beaucoup respecter un dirigeant, mais on ne doit tromper son peuple. Inaugurer le Ter, alors que l’impact ne peut être ressenti par l’habitant de Matam, mettre beaucoup d’argent dans le Building administratif sans compter des milliards pour Diamniadio… c’est du gâchis. Tout ce qu’il inaugure ne figure pas dans les priorités des Sénégalais. J’invite les Sénégalais à ne pas se laisser impressionner par l’argent, par les postes ou par les financements. Ce qui est durable dans la vie, c’est votre intégrité et votre dignité. Même si on te pend, il est préférable d’amener dans ta tombe ta dignité et ton intégrité», soutient Moustapha Guirassy.
Samba THIAM